Vendredi, la République se recueille

Vendredi 27, nous reprendrons l'antenne vers dix heures pour rendre hommage aux victimes. National ou républicain : les experts ergoteront sur les termes. Je préfère retenir que ce sera l'hommage de tous, aux Invalides.

Il y a onze mois la Préfecture de Police résonnait de la sonnerie aux morts. La foule massée quai aux fleurs devant des écrans géants disait son respect des policiers tombés pour nous protéger, pendant qu'en Israël les familles des victimes juives leur disaient au revoir dans des funérailles nationales. Rarement régie fut aussi silencieuse pendant une spéciale. Les deux événements se déroulaient en même temps. Nous les couvrions avec ferveur.

Hélas, nous nous disions que tout cela pouvait recommencer à tout moment. Les grands flics et les experts nous répétaient que la question n'était pas "si" mais "quand".

Alors nous revoici couvrant la cérémonie qu'a souhaitée l'Elysée. 3500 personnes y assisteront : la plupart des familles de victimes (certaines ont décliné l'invitation parce qu'elles n'ont pas encore pu organiser d'obsèques) les blessés sortis de l'hôpital et leurs proches, les gens dits "impliqués" : survivants, témoins, gérants des commerces touchés (Les restaurants et le Bataclan), les policiers, les personnels des hôpitaux de Paris, des militaires de l'opération Sentinelle, les ambassadeurs représentant les 19 nationalités des victimes, les élus, les ministres.

Seul le Président Hollande parlera. Et les noms retentiront dans cette cour d'honneur qui a vu tant de blessés de guerre, tant de larmes versées au nom la nation, royale puis républicaine.

Avec Marie Drucker, nous nous promettons de tout faire pour trouver le ton et les mots justes. Accompagner la douleur sans jamais l'exploiter. Isabelle Veyrat-Masson sera en plateau. Cette historienne et sociologue des médias connaît parfaitement les cérémonies et leur médiatisation. Hélène Romano, psychologue spécialiste du post traumatisme nous expliquera comment les proches des victimes, les blessés et les rescapés (et dans une infiniment moindre mesure nous tous) peuvent être aidés. J'attends les réponses d'autres invités. Nous essayerons de concilier recueillement et information.

Pour la dernière fois, je l'espère de toutes mes forces.

Publié par Pascal Doucet-Bon / Catégories : Non classé