En direct sous l'eau

Le 14 juillet, Anne-Claire Poignard fera des bulles ! Voici le récit de ses répétitions avec les plongeurs-démineurs de la Marine, basés à Toulon.

Voici d'abord le reportage qu'elle leur a consacré avec Mathias Barrois et Régis Mathé. Pour le JT de 20h d'aujourd'hui 10 juilet :

https://francetvinfo.fr/decouverte/immersion-avec-des-plongeurs-demineurs_992983.html

Anne-Claire en a profité pour répéter ses interventions en direct le 14 juillet :

"A une semaine du Jour J, les plongeurs démineurs de Méditerranée m’ont donné rendez-vous dans la rade de Toulon pour préparer le direct programmé sous l’eau. Je vais suivre Julien, 29 ans et Florian, 33 ans. Carrure de sportifs, le premier est un ancien pompier de la Marine, le second, ancien fusilier marin. Deux passionnés de plongée, engagés depuis l’âge de 18 ans.

Qui sont les plongeurs démineurs ?

Les plongeurs démineurs de la Marine nationale sont des spécialistes du déminage d’engins explosifs en milieu marin. En France, ils sont 200 basés entre Toulon, Brest et Cherbourg. Toute l’année, ils plongent en Manche, dans l’Atlantique, en Méditerranée, pour récupérer obus, bombes, mines… Des munitions chargées d’explosifs tapies au fond de l’eau depuis la Seconde Guerre mondiale pour la plupart.

Déminage d’une bombe allemande

Nous plongeons sur une bohttps://francetvinfo.fr/decouverte/immersion-avec-des-plongeurs-demineurs_992983.htmlmbe allemande. 25 kilos d’explosifs à l’intérieur.

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La bombe est désamorcée donc le risque d’explosion est limité mais la munition pourrait se retrouver dans les filets d’un pêcheur ou être repérée par un plongeur amateur, il faut donc l’évacuer.

Une tache sombre sur un banc de sable, je l’aperçois très vite. Je suis les deux plongeurs démineurs équipée d’un masque intégral qui me permet de commenter leurs gestes en direct.

Les plongeurs travaillent toujours en binôme et sont reliés par une sangle pour s’assurer l’un l’autre et pour ne pas se perdre ! La visibilité est bonne ce jour-là mais il arrive que l’obscurité soit quasi totale. Ils se repèrent alors à tâtons.

Recycleur

La température baisse à mesure que nous descendons en profondeur. Je remarque que les démineurs rejettent très peu de bulles en respirant. Eux ne plongent pas en bouteille mais en recycleur : un appareil qui, comme son nom l’indique, recyle le gaz qu’ils respirent et qui leur assure donc une autonomie plus longue. Jusqu’à 3 heures à 24 mètres.

Nous atteignons le fond tout doucement, sans aucun geste brusque. Ce premier face-à-face avec la bombe est toujours un moment à part. Impossible de prévoir avec certitude le comportement d’un engin explosif au fond de l’eau.

A partir de cet instant, aucun geste n’est pratiqué au hasard. Avec précaution, les plongeurs photographient, mesurent, inspectent la bombe devant moi. Je les vois relever chaque mesure sur une petite ardoise accrochée à leur poignet.

Travail minuté

Au fond, la pression de l’eau limite leur temps d’intervention et plus la profondeur augmente, plus le temps passé sur la munition doit être court.

Dernière étape : les plongeurs entourent la bombe d’une sangle reliée à une poche d’air. En se gonflant, la poche qu’on appelle « la vache » décolle délicatement la bombe du fond et la remonte entre deux eaux. Les démineurs doivent alors s’éloigner. La bombe est évacuée vers le large où l’explosion est déclenchée à distance.

Fin de la mission. Nous remontons à la surface."

Anne-Claire Poignard, France 2

Publié par Pascal Doucet-Bon / Catégories : Non classé