Le déni de Marine Le Pen

Marine Le Pen et son père au Congrès de Tours (AFP PHOTO / ALAIN JOCARD)

C’était il y a un peu plus de quatre ans, à Tours.

Les 15 et 16 janvier 2011 se déroulait le quatorzième congrès du FN et premier du genre : Jean-Marie Le Pen termine alors sa carrière de président et passe le relai à sa fille. La nouvelle présidente affirme, à ce moment, assumer « tout l’héritage du FN » et prendre toute l’ « histoire » du parti. Marine Le Pen offre à Jean-Marie Le Pen un vibrant éloge de l’homme politique et du père. Quelques mots qui prennent une dimension particulière après la mise au ban récente de l'ancien président du FN :

« Jamais peut-être, une expression imagée de notre belle langue n’aura été aussi adaptée que celle de "passer le flambeau" ; ce flambeau, celui du Front National, si magnifique et si prestigieux à mes yeux de militante, que je reçois, de surcroît, des mains de Jean-Marie Le Pen (…) Dans sa fonction de Président d’honneur, son irremplaçable expérience comme sa sereine autorité et la rectitude de sa pensée seront pour nous, seront pour moi, un appui déterminant. J’ai été pendant 42 ans le témoin privilégié de ce combat. J’ai vu la droiture, la noblesse d’âme, la persévérance, la vision et parfois la bravoure avec laquelle il a assumé la direction du Front National, toutes qualités qui permettent aujourd’hui, d’affirmer qu’il s’est incontestablement hissé à la hauteur de l’Histoire. (…) Nous avons tous une dette à son égard, la mienne est double puisque Président et père, il a largement contribué à faire de moi, non seulement la militante, mais aussi la femme que je suis. Aujourd’hui je voudrais simplement lui dire merci ».