Petite histoire de la psychologie

Pierre Janet (1859-1947)

Cela fait 30 ans que le titre de psychologue est reconnu et protégé par l'Etat (depuis le 25 juillet 1985 précisément).

L’occasion de rappeler une petite histoire de la psychologie, depuis l’antiquité, jusqu’au statut particulier du psychologue en France aujourd’hui… 

Les débuts de la psychologie

A l’origine, la psychologie est une branche de la philosophie consacrée à l’âme (avec notamment les réflexions de Platon, Descartes ou Aristote sur les relations entre corps et esprit).

Le terme psychologie apparaît pour la première fois à la fin du 15ème siècle dans un livre du savant croate Marko Marulic. Mais dès l’antiquité (Egypte ancienne), on retrouve des écrits consacrés aux phénomènes mentaux et aux comportements humains.

Psychologie et science

D’un point de vue scientifique, l’histoire de la psychologie débute au milieu du 19ème siècle après les autres sciences naturelles, en tant que branche de la physiologie.

Contrairement à la psychologie « philosophique », la psychologie contemporaine se distingue donc par sa méthode qui consiste à mettre à l’épreuve des faits et à découvrir les lois de l’esprit par l’expérimentation.

A partir de cette période, la psychologie s’est progressivement différenciée en plusieurs courants, comme par exemple le béhaviorisme, la psychologie cognitive, la psychanalyse, la psychopathologie, etc.

Source : Rachel Ferrere, Université Paris Descartes.

Une reconnaissance progressive de la profession en France

En réaction à la psychologie philosophique, la Société Française de Psychologie (SFP) est créée en 1901 par Pierre Janet pour promouvoir une psychologie scientifique. « Elle est la deuxième société savante de psychologie constituée à travers le monde, après l’American Psychological Association créée en 1892 » (source SFP).

Puis en 1950, des professionnels diplômés fondent le Syndicat National des Psychologues Praticiens. Le SNP est un syndicat professionnel qui se donne pour mission la reconnaissance de la profession et la défense des professionnels : « Notre profession, née après la dernière guerre mondiale, inscrite dans le champ nouveau des sciences humaines, a connu un développement démographique important ; la discipline a rapidement progressé dans les formations universitaires en Lettres et Sciences humaines, comme dans le champ professionnel, pour devenir la plus importante des professions des sciences humaines : on considère qu’il y a actuellement environ 45 000 psychologues en exercice en France » (source SNP, 2009).

En 1961, la SFP élabore le premier code de déontologie des psychologues. Depuis, le code a été plusieurs fois remanié (sa dernière mise à jour date de 2002).

Même s’il existe un code de déontologie des psychologues, il n’y a pas encore de levier juridique pour faire appliquer les principes du code (contrairement au conseil de l’Ordre des médecins par exemple). A ce propos, en 2003 a été créée la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie (FFPP) dont l’un des objectifs est de défendre et de promouvoir cette déontologie de la profession.

Une date importante : le 25 juillet 1985

Les différents représentants de la profession réussissent à obtenir en 1985 une loi réglementant l’usage du titre de psychologue. Depuis le 25 juillet 1985, l’usurpation du titre de psychologue est donc un délit (tout comme le titre de psychiatre, et celui de psychothérapeute depuis 2012).

« En France, pour faire usage du titre de psychologue il est exigé d’être titulaire d’une licence mention psychologie et d’un master mention  psychologie comprenant un mémoire de recherche et un stage professionnel » (source legifrance).

Dans d’autres pays, comme au Canada par exemple, c’est un niveau doctorat qui est requis pour exercer en tant que psychologue.

Les psychologues en France aujourd’hui : un statut précaire

Aujourd’hui en France, la profession est très précaire. En discutant avec certains de mes collègues, nous avons fait ce constat : entre 3000 et 4000 psychologues arrivent chaque année sur le marché du travail. En fonction des spécialités, il leur est très difficile de trouver du travail. Ils sont souvent obligés de cumuler des temps partiels, ou d’accepter des postes à durée déterminée. L’université forme donc aujourd’hui beaucoup trop de psychologues pour des spécialités ou des fonctions déjà saturées sur le marché du travail.

Le cas particulier de la prise en charge de l’autisme

Pourtant, il est une spécialité pour laquelle les psychologues sont aujourd’hui submergés par les demandes d’aide de la part des familles : la prise en charge de l’autisme. A travers cet exemple particulier, on constate donc aujourd’hui une mauvaise adéquation entre la formation universitaire et les besoins sur le terrain (d’ailleurs, la formation universitaire des psychologues en France est à mon avis encore insufflante sur le terrain).

Pour changer durablement les pratiques en matière de prise en charge de l’autisme, il faudra donc certainement en passer par le développement des formations universitaires, en psychologie, mais aussi en médecine, dans les écoles d’éducateurs, etc.