Votre enfant vous énerve ? Heureusement, il y a la fessée ! (mais plus pour longtemps…)

ralphrepo

Selon la Fondation pour l’Enfance, les parents auraient recours à la gifle ou la fessée avant l’âge de 5 ans, dans trois familles sur quatre en France. Certains professionnels de l’enfance sont pour une législation visant à interdire, comme plusieurs pays, les violences éducatives ordinaires infligées aux enfants.

Les fessées ou les gifles devraient théoriquement inciter les enfants à ne pas recommencer leurs bêtises ; c’est le principe de la punition. Mais bien souvent, cette sanction corporelle est aussi une réponse du parent qui n'en peut plus. Une maman en témoigne dans un reportage diffusé sur francetvinfo : « C’est aussi quelque part pour se soulager ; c’est vrai, parce qu’on est en colère, on est énervé, donc il faut que ça parte ».

Il n’est pas question ici de donner un jugement de valeur sur la fessée, ni de discuter de ses implications développementales pour l'enfant, ou de son efficacité éducative. Mais ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’en légiférant la fessée, les parents concernés devront apprendre une réponse alternative : remplacer la fessée par un comportement « autorisé », mais qui leur apporte un soulagement équivalent. Par exemple, le hurlement : « T’ES QU’UNE SALE PETITE GOSSE LOUISE !!!! » ; ou bien la privation : « Louise, ton père et moi avons décidé que tu serais privée d’ordinateur pendant deux semaines… » ; ou encore, le hurlement ET la privation : « T’ES QU’UNE SALE PETITE GOSSE LOUISE, T’ES PRIVEE D’ORDI PENDANT DEUX SEMAINES !!!! ».

Les parents auront aussi la possibilité de contrôler leurs réactions émotionnelles lorsque Louise jouera les sales gosses. À ce propos, une autre maman interrogée dans le reportage nous explique : « Quand je sens que l’émotion monte (…), je me dis, ah là je suis vraiment énervée, est-ce que ça vaut le coup d’être énervée ? ». D’autres parents pratiquent « le temps de pause » avant de punir, pour éviter les gestes agressifs (il s’agit là de comportements de self-management).

On peut aussi imaginer d’autres alternatives pour s’empêcher de frapper son enfant : balancer le chat par la fenêtre, se mordre un doigt, taper son mec, insulter un autre enfant, etc. (attention, certaines de ces idées sont également illégales).

Le problème, c’est qu’une réponse alternative « adaptée » et l’auto contrôle ne vont pas de soi. Si les parents lèvent la main sur leurs enfants, c’est qu’ils n’ont pas accès à d’autres réponses à ce moment-là. Sanctionner les parents pour les empêcher de fesser leurs enfants risque donc d'être insuffisant...