D’un « Fight Club » thérapeutique

« Règle n°1 : il est interdit de parler du Fight Club,

Règle n° 2 : il est interdit de parler du Fight Club »

(dialogue extrait du film Fight Club de David Fincher, 1999)

Les vétérans américains d’Irak et d’Afghanistan aiment s’installer à San Diego en Californie, ville paisible et ensoleillée des Etats-Unis.

Règle n° 3 : si vous êtes un ancien militaire américain installé à San Diego, vous êtes autorisé à entrer au Fight Club.

On compte environ 30 000 vétérans dans la région et 20% d’entre eux présentent un diagnostic de trouble psychiatrique, le syndrome de stress post-traumatique. Ce cadeau de la guerre est la conséquence émotionnelle d’une interprétation personnelle d’un événement lié au conflit : menace de mort, peur intense, sentiment d’impuissance ou d’horreur, etc. Les victimes de ce syndrome revivent sans cesse l’événement lié au traumatisme sous forme de flash-backs, de détresse ou de réactivité physiologique. Ils évitent toutes les situations pouvant évoquer de près ou de loin le trauma et présentent des symptômes d’activation variés : irritabilité, difficultés de concentration, hypervigilance, troubles du sommeil. Les répercussions sociales de ce trouble sont en conséquence très invalidantes. Pour faire face à ces symptômes traumatiques et se réinsérer socialement, les vétérans ont la possibilité de se réunir régulièrement pour monter sur le ring et s’affronter en combats libres…

Règle n° 4 : seulement deux vétérans par combat,

Règle n° 5 : pas de chemise, pas de chaussure.

La méthode est a priori violente et aucune étude sérieuse n’a pu encore établir l’efficacité d’un tel « fight club » sur la réduction des troubles. Néanmoins, les participants se disent soulagés après leur combat. Une telle pratique permettrait en effet une exposition aux conditions de combat, mais dans un cadre structuré facilitant la gestion des réactions émotionnelles et donc le réapprentissage d’une conduite sociale plus adaptée.

Règle n° 6 : un seul combat à la fois,

Règle n° 7 : un vétéran crie STOP, s'écroule ou n'en peut plus, le combat est terminé.

Cette pratique autogérée soulève une autre interrogation : quel rôle le gouvernement américain va-il jouer dans la prise en charge de ses soldats, sachant que d’ici 2014, ce seront près de 70 000 vétérans qui reviendront au pays ?

Règle n° 8 :  si c’est votre premier jour au Fight Club, vous devez vous battre…