Cahuzac viré ! Hollande renforcé ?

Le couperet est tombé mardi, brutal : François Hollande – officiellement à la demande de son ministre -  a mis fin au fonctions de ministre du Budget de Jérôme Cahuzac (qui continue de nier avoir jamais détenu un compte secret en Suisse). C’est le ministre des Affaires européennes, le hollando-fabiusien Bernard Cazeneuve, qui le remplace à ce poste. Une situation rare puisque Cahuzac, qui aurait dû bénéficier de la présomption d’innocence, n’est pas mis en examen. Mais le chef de l’Etat, outre qu’il ne souhaitait pas la poursuite d’un feuilleton politico-juridique empoisonné, se savait attendu : à gauche, beaucoup lui reprochaient, en effet, de manquer d’autorité. Eh bien l’autorité, la voilà, et Cahuzac en aura fait les frais.

Le "triomphe" de Médiapart

Le coup de trop pour Cahuzac – le coup de grâce – est venu d’un communiqué officiel du parquet de Paris indiquant qu’après expertise, c’était bien la voix de Jérôme Cahuzac qu’on entendait sur le fameux enregistrement d’une vieille conversation téléphonique qui avait « atterri » dans les mains de son ancien rival local de droite.  Une conversation dans laquelle Cahuzac – si c’est bien lui – s’inquiétait, en substance, que le transfert de son compte suisse puisse être démasqué. Avant d’entrer à 100% en politique et aussi avant de divorcer, l’ex-ministre du Budget – dont la culpabilité était depuis plusieurs semaines tenue pour certaine par le site Médiapart (classé nettement à gauche) – dirigeait dans le  XVIe arrondissement de Paris une clinique spécialisée dans les implants capillaires. Une clinique qui le mettait forcément au contact des grands laboratoires pharmaceutiques. Donc de possibles tentations…

Une mauvaise nouvelle de plus

Avec le départ expéditif de Jérôme Cahuzac du gouvernement, François Hollande aura donc preuve de l’autorité que lui réclamaient ses troupes, et même beaucoup de ses ministres. Mais il perd, à un poste-clé et dans une séquence budgétaire importante, un ministre très compétent et, de surcroît, un vrai puncheur politique. Comme l’avaient prouvé à plusieurs reprises les interventions de Cahuzac à la tribune de l’Assemblée et à la télévision. Dans un climat politique lourd – en Europe avec le dossier de Chypre, et en France avec l’élimination dès le premier tour de la candidate PS dans la législative partielle de l’Oise, cette éviction n’est pas pour l’exécutif une bonne nouvelle. Mais plutôt une mauvaise de plus.

 

 

 

 

Publié par ddemontvalon / Catégories : Actu