Donald Trump s'est coiffé d’un casque de mineur lors d’un discours électoral à Charleston, le 5 mai 2016. © AFP Brendan Smialowski

Trump relance la production de charbon

Après le gel des normes environnementales liées à l'industrie automobile, Donald Trump veut relancer les mines de charbon. 

Le charbon, c'était l'or noir de l'Amérique. Il comptait des milliers de mines à travers le pays. En cinq ans pourtant, 200 000 emplois ont été supprimés dans cette industrie. Mais Donald Trump a promis son grand retour. "On va sauver cette industrie, croyez-moi ! J'adore les mineurs", avait lancé le président américain au cours d'un meeting.

Une industrie très polluante

Dans les mines de Virginie Occidentale, les mineurs veulent y croire. "J'ai vécu les meilleures années du charbon, j'ai aussi vécu les pires", explique Fred Stinson, un mineur qui travaille depuis 47 ans. "On a été au chômage pendant 21 mois. Depuis que Trump est arrivé, on a repris le travail", se réjouit un mineur. "Obama était ouvertement contre le charbon. Il nous a imposé plein de nouvelles règles, et ça a failli nous achever. Les gens ne comprennent pas", déplore Bill Willim Adams, le patron de la mine. Dans la région, le charbon a vécu une longue agonie. Avec la dérégulation, l'embellie arrive.

Reportage d'Agnès Vahramian, Régis Massini et Andreane Williams

BMW victime du protectionnisme

À la suite des mesures de protectionnisme voulues par le président américain, une taxe sur les voitures étrangères est notamment à l'étude. Une folie pour les géants de l'automobile. Reportage à Spartanburg (Caroline du Sud).

Une taxe sur les voitures étrangères est à l'étude outre-Atlantique. Mesures de protectionnisme voulues par Donald Trump oblige, elle pourrait prochainement voir le jour, ce qui inquiète les géants de l'automobile. Parmi eux, l'allemand BMW. Sa plus grande usine au monde se trouve aux États-Unis. À Spartanburg (Caroline du Sud), 10 000 employés produisent pas moins de 1 400 véhicules par jour.

Le coût de fabrication des véhicules pourrait grimper en flèche 

L'usine fait vivre toute une région, mais depuis que Donald Trump menace de taxer les importations dans le secteur, les employés comme sous-traitants craignent d'en être les premières victimes. La marque allemande produit sur place quatre modèles de voiture. Huit milliards de revenus par an qui sont désormais aux premières loges de la guerre commerciale. Car pour produire tous ces véhicules, BMW doit importer un certain nombre de pièces de l'étranger. Ainsi, si Donald Trump met à exécution sa menace de taxer les importations, le coût de fabrication de ces véhicules pourrait grimper en flèche.

Reportage d'Anne-Charlotte Hinet, Fabien Fougère et Andreane Williams

Depuis son investiture, Donald Trump a retiré les Etats-Unis de plusieurs instances et accords internationaux. @Gage Skidmore

Donald Trump poursuit sa politique unilatéraliste

Mardi dernier, les Etats-Unis ont quitté le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU. Une décision critiquée par plusieurs de leurs alliés internationaux. Depuis son investiture, Donald Trump a déjà claqué la porte de quatre instances et accords internationaux.

Le Conseil des droits de l 'Homme de l'ONU

Alors que le mandat des Etats-Unis s'achevait en principe en 2019, la Maison Blanche s'est retirée du Conseil des droits de l'Homme (CDH) mardi 19 juin. "Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'Homme un sujet de moquerie", a indiqué Nikki Haley, ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Cette décision "va mettre le pays en marge des initiatives mondiales cruciales pour défendre les droits de l'homme", a réagi l'ONG Human Rights Watch.

L'administration George W. Bush avait déjà boycotté le CDH dès sa création, sans conséquence sur le fonctionnement de l'organisme. Les Etats-Unis avaient finalement rejoint le Conseil sous la présidence de Barack Obama.

Basé à Genève (Suisse), le CDH a été créé en 2006 afin de promouvoir et protéger les droits de l'Homme à travers le monde.

L'accord de Vienne sur le nucléaire iranien

En mai dernier, Donald Trump s'est retiré de l'accord de Vienne. "C’est un accord horrible qui n’aurait jamais dû être conclu", avait-il alors déclaré. Peu avant cette décision, Emmanuel Macron avait fait part de son inquiétude à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel : "Il pourrait y avoir une guerre."

Avec le départ des Etats-Unis, l'accord de Vienne se trouve fragilisé. Le président iranien Hassan Rohani a laissé entendre qu'il pourrait cesser d'appliquer les restrictions imposées à ses activités d'enrichissement d'uranium.

Cet accord a été signé en 2015 entre l'Iran et les Etats-Unis, la France, la Russie, la Grande-Bretagne, la Chine et l'Allemagne. Il prévoit une levée progressive des sanctions internationales en échange de l'arrêt de ses activités nucléaires.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)

Les Etats-Unis ont quitté l'Unesco en octobre 2017, accusant l'institution d'être "anti-israélienne". En 2011, Washington avait déjà cessé sa contribution financière à la suite de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco. Les conséquences restent donc essentiellement politiques. "Au moment où les conflits continuent de déchirer les sociétés à travers le monde, il est regrettable que les États-Unis se retirent", a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco. Le retrait sera effectif le 31 décembre 2018. Le pays conservera toutefois un statut d'observateur.

Née en 1946, l'Unesco se définit comme une agence pour la paix. Cette organisation, située à Paris, consiste à favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle entre nations.

L'Accord de Paris sur le climat

Washington s'est retiré de l'Accord de Paris sur le climat, en juin 2017. Donald Trump entend ainsi préserver l'économie américaine, en sauvant les emplois dans les industries polluantes comme le charbon. Le retrait sera effectif en novembre 2020. 

Conclu en 2015 par 195 pays, ce premier accord universel sur le climat prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique "en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels". Les Etats-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Sans eux, les objectifs seront d'autant plus difficiles à réaliser.

C.L

Donald Trump à la Maison Blanche. ©Nicholas Kamm/AFP

Donald Trump lance sa «guerre commerciale»

Les Etats-Unis vont appliquer d'importantes taxes douanières, principalement sur l'acier et l'aluminium en provenance de l'Union européenne, du Canada, du Mexique et de la Chine. Le bras de fer est engagé entre Washington et ses partenaires commerciaux.

Union européenne

C'est décidé : Washington va imposer à Bruxelles des taxes douanières sur l'acier (25%) et l'aluminium (10%), mettant fin au sursis temporaire accordé à l'Union européenne.

Dès sa campagne électorale, Trump l'avait clamé : « America first ». Avec cette mesure, il entend protéger les entreprises et les emplois aux Etats-Unis. « Je pense que cette décision est une erreur à plusieurs égards, a commenté Emmanuel Macron, président français. [...] Elle répond à des déséquilibres internationaux qui existent de la pire manière, c'est-à-dire en fragmentant et en faisant du nationalisme économique. Et le nationalisme, c'est la guerre. »

Les Européens vendent environ 5 milliards d'euros d'acier et 1 milliard d'euros d'aluminium aux Etats-Unis. Selon la Commission européenne, les droits de douane pourraient coûter 2,8 milliards d'euros. L'Allemagne serait la plus sévèrement touchée. En réaction, l'UE porte plainte à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Autre sujet de préoccupation : la mise en place de taxes sur les importations de voitures. Avec BMW, Mercedes, Porsche, Audi et Volkswagen, l'Allemagne est encore une fois particulièrement concernée. En 2017, ces constructeurs ont vendu 1,35 millions de véhicules légers aux Etats-Unis. L'industrie automobile représente 800 000 emplois en Allemagne.

Mexique et Canada

Le Mexique et le Canada vont eux aussi être soumis aux tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium. Pourtant, des discussions étaient, et sont toujours, en cours afin de moderniser l'accord de libre-échange Alena. Elles « prenaient plus de temps qu'espéré », a retorqué le secrétaire américain au commerce, Wilbur Ross.

« Ces tarifs sont un affront au partenariat de sécurité établi de longue date entre le Canada et les Etats-Unis, et un affront aux milliers de Canadiens qui se sont battus et sont morts aux côtés de leurs camarades américains », a réagi Justin Trudeau, premier ministre. Avec 16% d'importations, le Canada est le principal fournisseur d'acier aux Etats-Unis. Ottawa a donc rapidement riposté. Dès le mois de juillet, le pays va imposer jusqu'à 16,6 milliards de dollars canadiens de taxes sur les produits américains. Un montant qui correspond au total des exportations d'acier et d'aluminium vers les Etats-Unis en 2017.

Idem au Mexique : des mesures équivalentes vont être imposées sur divers produits dont certains aciers, fruits et fromages.

Chine

Le 29 mai, la Maison Blanche a déclaré que des tarifs douaniers de 25% seront imposés à la Chine. La liste finale des produits sera annoncée au plus tard le 15 juin. Trump compte ainsi mettre fin à un « commerce déloyal » et à un « vol de propriété intellectuelle ». « Un ralentissement (économique) de la Chine en raison de taxes douanières serait dommageable pour les autres économies asiatiques et hors d'Asie, pour l'Allemagne », estime Oxfords Economics.

La Chine n'avait déjà pas bénéficié d'exemption temporaire sur les taxes de l'aluminium et de l'acier. Dès le mois de mars, Pékin avait donc menacé d'appliquer des droits de douane sur 128 produits américains. Conséquence ? Une escalade de menaces entre les deux pays, jusqu'à une trêve de courte durée.

C.L

Donald Trump, Richard Nixon : la multiplication des comparaisons

Depuis le début de l’enquête Mueller sur l’ingérence russe dans les élections américaines, les comparaisons entre Donald Trump et l’ancien président Richard Nixon se multiplient. Les parallèles entre les deux présidents américains sont en effet extraordinaires. Pour plusieurs experts, ces nombreuses similitudes soulèvent une question essentielle : les accusations de collusion avec la Russie et d’entrave à la justice contre Donald Trump pourrons-t-elle faire tomber le président américain comme le scandale du Watergate avait pu pousser Richard Nixon à la démission?

"Laissez les autres passer leur temps à s'occuper des petites choses obscures, faibles, insignifiantes et vicieuses. Nous avons passé notre temps et nous allons passer notre temps à construire un monde meilleur. La nation ne (devrait) pas se souvenir seulement des petites choses indécentes qui semblent nous obséder à un moment où le monde passe", affirmait Richard Nixon en 1973 en réponse aux accusations de la presse au plus fort de l'enquête du Watergate.

Ces propos rappellent étrangement le discours que tient Donald Trump depuis son entrée en campagne à l’été 2015. Depuis le début des investigations de Robert Mueller, ancien directeur du FBI et actuel procureur spécial chargé de superviser l’enquête sur les possibles liens entre le gouvernement russe et la campagne présidentielle de Donald Trump, l’actuel président américain, comme Richard Nixon en son temps, tente de minimiser l'importance de l’enquête dont il fait l’objet et de la transformer en attaque personnelle.

Plusieurs experts observent d’ailleurs une série de similitudes entre les deux hommes, qui ont entretenu une correspondance dans les années 1980. Déjà à l’époque, Richard Nixon voyait en l’homme d’affaires new-yorkais un futur président. "Cher Donald, je n'ai pas vu le programme mais Mme Nixon m'a dit que vous étiez génial dans le 'Donahue Show', écrit Nixon dans une lettre du 21 décembre 1987. Comme vous pouvez l'imaginer, elle est experte en politique et elle prédit que dès que vous déciderez de vous porter candidat, vous gagnerez !"

Des relations conflictuelles avec les médias

Comme son prédécesseur, le prescient Trump entretient une relation conflictuelle avec la presse. Pendant le scandale du Watergate, l'hostilité de Nixon envers la presse augmentait de jour en jour. Les médias, eux, encouragés par ces agressions, n’hésitaient pas à répliquer et à attaquer le président. Comme l'avait alors déclaré un journaliste au New York Times, "le président a déclaré la guerre et la guerre est en cours". Une guerre médiatique qui ressemble beaucoup aux affrontements répétés entre Donald Trump et la presse américaine, qu’il accuse de promouvoir de fausses nouvelles.

Face à ses attaques, les deux présidents ont pu compter sur un soutien inconditionnel de la majorité du parti républicain. Dans le cas de Nixon, le parti n’a accepté de retirer son soutien au président seulement lorsque les bandes des enregistrements de conversations incriminantes entre Nixon et ses conseillers dans le bureau ovale ont été rendues publiques. Si Donald Trump n’a pas encore été accusé formellement, ce dernier jouit lui aussi depuis le début de sa campagne, d’un soutien presque inconditionnel du parti républicain, malgré les avancées de l’enquête.

Entraves à la justice

Autre point de concordance, le rapport des deux présidents avec les autorités judiciaires chargées d’enquêter sur ces derniers.

En 1973, en plein cœur du Watergate, Nixon, qui avait refusé de livrer les enregistrements sonores du bureau ovale, ordonne l’éviction d’Archibald Cox, procureur spécial délégué à l’affaire du Watergate, ainsi que la dissolution de son équipe dans ce qui allait devenir le "massacre du samedi soir". Ce renvoi s’ajoute alors à la liste des fautes politiques et constitutionnelles de Nixon, considérées par le comité judiciaire de la chambre des représentants comme des entraves à la justice, un abus de pouvoir et un mépris du Congrès.

De son côté, Donald Trump, dont les capacités de provocation ne sont plus à prouver, a déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait le renvoi du procureur spécial Robert Mueller chargé de l’enquête sur les ingérences russes. Bien que les médias spéculent sur la manière dont chaque nouvel élément de l’enquête pourrait conduire à une procédure de destitution, Donald Trump n’a pas encore été  accusé  d’obstruction à la justice.

Affaiblir la démocratie américaine

En mettant sur écoute le parti démocrate durant la campagne électorale de 1972, Richard Nixon et son équipe ont ébranlé le système démocratique des États-Unis. C’est précisément ce qui est reproché à la Russie dans l’enquête qui vise son ingérence dans la campagne électorale américaine.

Interrogés par CNN le 28 février dernier, les journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward, récipiendaires du prix Pulitzer en 1973 pour leur enquête et les révélations sur l’affaire du Watergate dans le Washington Post en 1972 l’affirment: "Le Watergate constitue une tentative de Richard Nixon de saper le système électoral des États-Unis. Ce que les Russes ont essayé de faire (en 2016) était de déterminer le résultat d'une élection américaine, d'affecter une élection américaine. Donc dans les deux cas, assez ironiquement, vous avez les mêmes allégations. "

Deux hommes, deux styles très différents

Si les deux présidents ont des points communs évidents, plusieurs experts soulignent les différences dans leur style et dans leur exercice du pouvoir.

Dans une tribune publiée par le Los Angeles Times, David Rothkopf explique quelques différences entre les deux présidents. "Nixon a menti ; Trump ment pathologiquement. Les vérificateurs de faits ont relevé plus de 2 000 mensonges au cours de sa première année au pouvoir. Nixon a offert des insultes racistes en privé ; Trump a fait du racisme et de la misogynie un leitmotiv dans son administration."

"Nixon, continue-t-il, était un politicien expérimenté et à bien des égards un président efficace. Trump, en dépit des majorités dans les deux chambres du Congrès, a très peu fait et dans certains domaines - comme l'environnement, l'immigration, le commerce et la politique étrangère - il a été un désastre."

A l’inverse de Richard Nixon, Donald Trump, s’est présenté comme un candidat et un président hors norme, anti-establishment et résolument en phase avec les moyens de communication de son temps. Donald Trump, en est d’ailleurs un utilisateur assidu et n’hésite pas à outrepasser les canaux de communication traditionnels pour répondre aux accusations des médias.  "Dieu merci, Nixon n'avait pas Twitter", a d’ailleurs déclaré le journaliste Bob Woodward, sur CNN.

Jules Béraud

EN BREF

Le scandale du Watergate

Le scandale du Watergate commence au matin du 17 juin 1972, lorsque plusieurs cambrioleurs sont arrêtés dans les bureaux du parti démocrate, situé dans le complexe de Watergate à Washington. L’enquête révèle que malfaiteurs sont liés à la campagne de réélection du président Nixon et qu’ils ont été surpris en train d’installer des systèmes d’écoute et de voler des documents. En août 1974, après que son rôle dans la conspiration a été révélé, Nixon a démissionné afin d’éviter la destitution.

L’enquête de Robert Mueller

Depuis mai 2017, l'enquête dirigée par le procureur spécial Robert Mueller se penche sur l'ingérence russe dans les élections présidentielles américaines de 2016, y compris l'exploration de tout lien ou coordination entre les équipe de campagne de Donald Trump en 2016 et le gouvernement russe.

Mueller a pour l’heure obtenu des plaidoyers de culpabilité de cinq personnes : George Papadopoulos, ancien conseiller de Trump, Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale, Richard Pinedo, avocat, Alex van der Zwaan, avocat néerlandais, et Rick Gates, ancien conseiller de Trump. Des actes d'accusation supplémentaires ont été prononcés contre l'ancien président de la campagne Manafort, treize citoyens russes et trois entités russes.

Le 25 janvier 2018, le New York Times a rapporté que Donald Trump avait ordonné à Robert Mueller d'être limogé en juin 2017 mais avait reculé lorsque le conseiller de la Maison Blanche, Don McGahn, lui avait dit qu'il préfèrerait démissionner plutôt que d'appliquer la directive.

Un « 14 juillet » américain ? Les défilés militaires aux États-Unis

Inspiré par le défilé militaire français du 14 juillet auquel il a assisté l'été dernier, Donald Trump veut maintenant sa propre parade militaire. Bien que ce genre de cérémonie soit plutôt rare aux États-Unis, des défilés similaires ont déjà été organisé au pays de l'oncle Sam. Retour sur ces démonstrations de la puissance militaire des États-Unis.

Le 6 février dernier, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche a confirmé l’information révélée par le Washington Post selon laquelle Donald Trump aurait demandé au département de la Défense d'étudier la création d'une cérémonie au cours de laquelle tous les Américains pourraient exprimer leur reconnaissance envers les militaires américains.

Aux États-Unis, il n'est pas rare de voir des foules enthousiastes saluer les troupes et les vétérans lors des célébrations du 4 juillet, du Memorial Day (Jour du Souvenir, le 29 mai), du Veterans Day (Journée des anciens combattants, le 11 novembre) ou même à l’occasion de rencontres sportives. Cependant, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il n'y a eu que très peu de démonstrations de la force militaire américaine. S'il avait lieu, le défilé de du président Trump serait d'ailleurs le premier du genre en trente ans.

Deux défilés à New York à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale : 1942 et 1946

Le 13 juin 1942, deux millions de personnes ont envahi les rues de New York pendant près de onze heures pour assister au défilé «At War Parade» de la ville. C'était une manifestation de solidarité importante pour les troupes américaines qui étaient entrées dans la Seconde Guerre mondiale en décembre 1941.

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Buste géant du président Franklin D. Roosevelt présenté lors de la parade de New York de 1942

Le 12 janvier 1946, un autre défilé militaire a eu lieu à New York pour célébrer la victoire des puissances alliées sur la coalition des puissances de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de dix mille soldats de la 82e division aéroportée ont participé aux côtés de dizaines de chars et d'autres équipements militaires.

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Le Maj. Gen. James Gavin conduisant la 82e Division Aéroportée durant la parade de la victoire à New York, janvier 1946

Les cérémonies d’investitures de Dwight Eisenhower : 1953 et 1957

Considéré comme le plus long de l'histoire américaine, le premier défilé d'inauguration du président Dwight Eisenhower le 21 janvier 1953 comportait 73 groupes, 59 chars et de nombreux atouts militaires.

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Défilé de Tanks, 21 janvier 1953

En 1957, la foule se rassembla à Washington pour la deuxième cérémonie d’investiture du Général Eisenhower - tout comme les chars. Environ 750 000 personnes se tenaient le long de la route alors que des milliers de soldats défilaient dans la capitale avec de nombreuses pièces d’artillerie.

La cérémonie d’investiture de John Kennedy : 20 janvier 1961

Le jour de l’investiure du plus jeune président de l’histoire des États-Unis, d’énormes bateaux militaires, les PT109, et plusieurs modèles de missiles balistiques ont été remorqué sur Pennsylvania Avenue, qui relie le Capitole à la Maison Blanche.

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Parade militaire sur Pennsylvania Avenue, 20 janvier 1961

Le défilé pour la victoire de la guerre du Golfe : 8 juin 1991

Le dernier grand défilé militaire aux États-Unis a marqué la victoire américaine dans la guerre du Golfe en 1991, sous la présidence de George H.W. Bush.

George H. Bush salue les troupes défilant à Washington

George H. Bush salue les troupes défilant à Washington le 8 juin 1991

Des hommages presque spontanés ont eu lieu à travers tout le pays pour accueillir les troupes qui faisaient partie de l'opération Tempête du désert, mais New York et Washington ont organisé les plus grandes célébrations.

À Washington, des véhicules blindés et des systèmes de missiles ont défilé devant près de 200 000 personnes alors que des avions de chasse furtifs volaient au-dessus.

Jules Béraud

Les coulisses de la santé des présidents américains

Depuis son élection, plusieurs psychiatres et journalistes s'inquiètent de l'état de santé mentale de Donald Trump. Plus récemment, la publication du livre de Michael Wolff Fire and Fury: inside the Trump White House (Feu et Furie: à l'intérieur de la Maison Blanche) a relancé le débat sur la capacité de Donald Trump à gouverner. Trump n'est cependant pas le premier président américain dont la santé physique ou mentale inquiète. D'autres présidents célèbres, comme John F. Kennedy et Theodore Roosevelt, ont eux aussi fait l'objet de polémiques. Retour sur ces présidents dont l'état de santé a inquiété.

Abraham Lincoln

Abraham Lincoln souffrait de dépression sévère parfois accompagnée de symptomes psychotiques. Bien que jamais diagnostiqué à son époque, les historiens et psychiatres qui ont étudié l’ancien président s’accordent aujourd'hui pour dire qu’il souffrait de dépression clinique.

Woodrow Wilson

Un des secrets les mieux gardés de la présidence des États-Unis reste celui de l'état de santé du président Woodrow Wilson, en fonction de 1913 à 1921. Lors de la conférence de la paix à Paris en 1919, Wilson est en très mauvaise santé. Le président souffre de réactions délirantes et de graves altérations cérébrales. En octobre 1919, il est victime d'un arrêt cardiaque et se trouve incapable d'exercer pendant quelques jours. Ces épisodes sont gardés secret par son docteur, Dr. Grayson, et sa femme Edith qui l'isolent de son Premier ministre, de son cabinet et surtout de son peuple. Les Américains n'apprennent la vérité que des décénnies plus tard.

Franklin D. Roosevelt

Franklin D. Roosevelt, atteint de paralysie des jambes, est le seul président handicapé à avoir été élu. Cependant, la plupart des Américains ne connaissaient pas la gravité de sa maladie. Les photos du président étaient prises sous un certain angle permettant de cacher au mieux son fauteuil roulant. Ses apparitions publiques étaient, quant à elle , limitées.

John F. Kennedy

John F. Kennedy n'était pas en très bonne santé. Atteint de la maladie d'Addison, une maladie provoquant un déficit d'hormones, et souffrant de fortes douleurs au dos, il prenait énormément de médicaments, notamment de la cortisone à forte dose. Kennedy et son entourage tenaient absolument à ce que ses problèmes de santé demeurent inconnus du grand public. Lorsque le camp de son rival, Richard Nixon, a révélé, durant la campagne électorale de 1960, que John F. Kennedy était atteint de la maladie d’Addison, Kennedy et son équipe ont répliqué en publiant une fausse déclaration de son médecin expliquant qu'il était en parfaite santé.

Ronald Reagan

En 2011, Ron Reagan, le fils de l'ancien président Ronald Reagan, publie un mémoire à propos de son père. Il confie avoir remarqué des signes précoces de la maladie d’Alzheimer durant le second mandant de son père. Cependant, cette version n’a été confirmée par aucun médecin lors de la présidence de Ronald Reagan et demeure contestée par certains membres de sa famille. Michael Reagan, le demi-frère de Ron Reagan, rejette également ces suppositions. D'anciens membres du cabinet de Ronald Reagan rejettent eux aussi cette théorie  soulignant le manque de preuves officielles de la maladie.

Donald Trump

Réputé pour son extravagance et sa personnalité volatile, le comprtement de Donald Trump a suscité plusieurs inquiétudes chez ses opposants dès le début de sa campagne électorale. Des psychiatres contactés par des élus démocrates, dont Brandy Lee de l'université de Yale, ont même diagnostiqué au président Américain une "incapacité présidentielle". Cependant, conformément à l'association des psychiatres américain, cette pratique est illégale puisqu'il est interdit de diagnostiquer un individu sans l'avoir rencontré personnellement en tant que patient.

La toile et les médias se sont malgré tout très vite emparés de cette affaire, poussant Donald Trump à réagir. Afin de faire taire la polémique, le président a procédé à son premier bilan de santé un an après la prise de ses fonctions. Le médecin du président, Ronny Jackson, a affirmé dans une conférence de presse que le président était "en parfaite santé" et totalement apte à gouverner. Donald Trump a aussi effectué un test cognitif lors duquel il a obtenu le score maximum, refutant du même coup les critiques sur son incapacité présidentielle.

Justine Le Page

Women's March: un an après

Le 20 janvier 2018, un an exactement après la première "Marche des femmes", l'organisation a de nouveau appelé au rassemblement dans toutes les villes des Etats-Unis pour une action appelée "Power to the polls" (Le pouvoir aux urnes). Cette marche rassemblait à la fois les différents mouvements féministes, LGTB+ et les défenseurs de l'égalité raciale. Elle est surtout la première manifestation après l'affaire Weinstein et la naissance du mouvement #MeToo (#MoiAussi).

Avec plus de 3 millions de manifestants aux États-Unis et plus de 400 manifestations à travers le monde, la première "Marche des femmes" avait secoué l'administration Trump un jour seulement apres son assermentation. Cette année, bien que leur nombre eut diminué - 600 000 personnes à Los Angeles, 300 000 à Chicago et 200 000 à New York - les manifestants semblaient tout aussi déterminés à manifester leur mécontentement face au gouvernement américain.

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Parmi les personnes réunies en face du monument d'Abraham Lincoln, des personnes de toutes origines et de plusieurs générations s'étaient réunies, armées de pancartes aux slogans féministes et dénonçant les politiques anti-immigration de l'administration Trump. Tous avaient à coeur de protester contre les attaques du gouvernement à l'encontre du planning familial, de l'avortement ou encore des droits des communautés LGBT +.

La veille, Donald Trump s'est d'ailleurs exprimé publiquement lors de la "March for life" (Marche pour la vie), un rassemblement en faveur de l'interdiction de l'avortement. En direct de la Maison Blanche, le président a souligné l'intérêt grandissant des Américains pour le mouvement "pro-vie" et affirmé que seulement 12% d'entre eux sont favorables à l'avortement.

Ginny, 48 ans est originaire de la région de Washington DC. Elle représente l'organisation "Power to decide" (Le droit de décider) et milite pour l'accès à la pilule contraceptive : "Venant de France vous avez sans doute du mal à l'imaginer mais aux États-Unis il y a 19 millions de femmes qui vivent sans accès à la pilule contraceptive ", soutient Ginny qui condamne les positions de Donald Trump sur l'avortement.

Celara, 65 ans, se bat quant à elle pour les droits des femmes depuis les années 70. Elle est venue aujourd'hui pour rappeler aux gens l'importance d'aller voter. "La seule chose qui pourra faire changer la situation de ce pays est que les gens se déplacent pour voter", affirme Celara.

Cette année la "Marche des femmes" a été galvanisée par le mouvement #MeToo (#MoiAussi), déclenchée par une vague de dénonciations sur le harcèlement sexuel en 2017. Plus qu'une manifestation contre l'administration de Donald Trump, la marche a ainsi permis de porter le message féministe au delà du contexte politique, en donnant une autre plateforme aux femmes pour dénoncer les violences qu'elles subissent.

Justine Le Page

Donald Trump s'attire les foudres des défenseurs des animaux et le soutien des chasseurs d'éléphants

Hier, jeudi 16 novembre, l'administration de Donald Trump a réautorisé les chasseurs américains à importer sur le territoire des trophées d'éléphants tués au Zimbabwe, lors de la chasse pour le loisir. Le U.S. Fish & Wildlife Service(USFWS) va émettre des permis autorisant l'apport de ces trophées d'éléphants abattus entre le 26 janvier 2016 et jusqu'au 31 décembre 2018.

En autorisant légalement cette mesure, Donald Trump s'attire la colère des associations de défense des animaux. Une fois encore, le président républicain confirme sa volonté de s'écarter de la lignée de ses prédécesseurs. Les autorités américaines renversent ainsi l'interdiction, imposée sous Barack Obama en 2014, d'importer notamment les défenses d'ivoire, très convoitées, des éléphants.

Cette décision avait été prise dans le but de lutter contre l'extinction de cette espèce, dont la population diminue considérablement d'année en année. Selon l'organisation Great Elephant Census, le nombre de pachydermes a chuté de 30% entre 2007 et 2014 en Afrique, avec une baisse de 6% pour le Zimbabwe.

De la chasse pour le loisir vers le braconnage ?

L'administration américaine exploite avec cette mesure un aspect de la loi américaine sur les espèces en danger (Endangered Species Act), qui stipule que l'importation de tels trophées peut être légale si la preuve est apportée que la chasse bénéficie à la conservation plus large des espèces. "La chasse pour le loisir, légale, bien encadrée, dans le cadre d'un programme, peut bénéficier à la conservation de certaines espèces en incitant les populations locales à conserver les espèces et en injectant l'argent dans la conservation", explique ainsi l'USFWS.

De son côté, l'organisme de protection des éléphants baptisé The Elephant Project, dénonce sur Twitter une dérive potentielle de cette levée de l'interdiction: "100 éléphants sont déjà tués chaque jour. Cela mènera à davantage de braconnage". Pour sa part, le centre américain pour la biodiversité a déploré qu'en autorisant l'importation "des têtes, des pieds et des queues d'éléphants morts aux Etats-Unis", Donald Trump "légalise le fait du tuer des éléphants menacés".

Les fils Trump adeptes de la chasse

Suite à l'annonce, de nombreux internautes ont évoqué une corrélation entre la décision de l'administration américaine et la passion des deux fils aînés du président, Don Jr et Eric, qui se rendent régulièrement à la chasse aux trophées en Afrique. Plusieurs photos ont été relayées sur les réseaux sociaux. Sur l'une d'elle, Donald Trump Jr brandit une queue d'éléphant dans la main, à côté de l'animal mort.

Finalement, sous la pression internationale, Donald Trump a fait volte-face quelques heures après son annonce, publiant un tweet dans la soirée : "Je gèle la décision sur les trophées de chasse d'éléphants le temps que je vérifie les informations sur la protection de l'espèce".

Yelen Bonhomme-Allard

Attaque à New York : le système de la loterie critiqué par Trump sur Twitter

Hier, en milieu d'après-midi, un homme a délibérément roulé à bord de sa camionnette sur une piste cyclable de l'île de Manhattan, pendant un kilomètre. Dans sa course folle, il a mortellement fauché huit cyclistes et blessé onze personnes. Suite à cet acte terroriste, Donald Trump remet en cause le système de la loterie de la carte verte, grâce à laquelle l'assaillant avait pu s'installer aux États-Unis en 2010.

La loterie de la carte verte ("green card" en anglais) sera t-elle un jour supprimée ? Ce matin, l'actuel locataire de la Maison-Blanche a vivement condamné le système d'attribution de ce précieux sésame, à travers deux publications sur Twitter.

"Le terroriste est entré dans notre pays grâce au Programme de loterie de visas de diversité, une merveille de Chuck Schumer", a déclaré le président américain peu après 7h00. Dans son message, Donald Trump prend à partie Chuck Schumer, sénateur démocrate de l'État de New York au Congrès américain depuis 1999.

L'auteur de l'attentat de Manhattan, Sayfullo Saipov, est un ressortissant d'Ouzbékistan de 29 ans. Selon certaines sources, il serait arrivé légalement aux États-Unis en 2010, après avoir obtenu son permis de travail, depuis Tachkent, la capitale de son pays d'origine. Le président républicain a sans attendre exploité l'événement meurtrier pour dénoncer une mesure en vigueur depuis une vingtaine d'années, et depuis longtemps au coeur d'une controverse.

"Nous luttons avec force en faveur d’une immigration basée sur le mérite, (nous ne voulons) plus de systèmes démocrates à la loterie. Nous devons être BIEN PLUS fermes (et plus malins) ", a commenté Donald Trump six minutes plus tard dans un second tweet.

Face à cette attaque, Chuck Schumer a réagi dans un communiqué : "J'ai toujours cru et je continue à croire que l'immigration est une bonne chose pour l'Amérique".

50 000 chanceux par an 

Chaque année, des millions de personnes tentent leur chance à la loterie de la carte verte. Cette dernière offre la possibilité à 50 000 bénéficiaires par an - résidants à l'étranger ou aux États-Unis sous un visa - de s'installer et de travailler légalement sur le territoire américain.

Le site de la loterie 2019 fermera le mercredi 22 novembre à midi (au lieu du 7 novembre comme prévu initialement, en raison d'un problème technique). Les résultats de la DV-Lottery 2019 seront connus le 15 mai 2018 à midi (EDT).

Yelen Bonhomme-Allard