Trois choses à savoir sur Yusaku Maezawa

Il sera le premier touriste envoyé autour de la Lune. En 2023, le Japonais Yusaku Maezawa montera à bord de la fusée BFR, en cours de construction par la compagnie privée SpaceX. Qui est-il ?

1Un adolescent passionné de musique

Yusaku Maezawa se passionne tôt pour la musique, en particulier le rock. Adolescent, il fonde le groupe Switch Style et sort un EP. Après le lycée, le Japonais vit un temps aux Etats-Unis où il collectionne les CD des artistes qu'il apprécie. En 1998, Yusaku Maezawa créé la société Start Today qui vend des albums par correspondance.

2Un entrepreneur milliardaire

Start Today étend son secteur d'activité à la mode en 2000. Quatre ans plus tard, Yusaku Maezawa lance le site de vente de vêtements Zozotown. Aujourd'hui, la fortune de l'entrepreneur est estimée à près de trois milliards de dollars. Selon le magazine Forbes, il est la dix-huitième personne la plus riche au Japon.

3Un collectionneur d'art mécène

Yusaku Maezawa possède des oeuvres de Pablo Picasso, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Alexander Calder mais aussi Jeff Koons. En mai 2017, il acquiert un tableau sans titre de Jean-Michel Basquiat au prix record de 110,5 millions de dollars. "J'achète simplement ce que je trouve beau", confie le collectionneur à l'AFP. Yusaku Maezawa est également à l'origine d'une fondation destinée à soutenir la création et sensibiliser le public. Il ambitionne d'ouvrir un musée d'art contemporain dans sa ville de naissance, Chiba, située à l'est de Tokyo. Toujours dans une démarche de mécène, le milliardaire compte inviter six à huit artistes à le rejoindre dans sa mission vers la Lune. "Ils auront à créer quelque chose à leur retour sur Terre", indique-t-il. Il précise avoir payé toutes les places à bord de la fusée BFR, sans préciser le prix.

C.L

 

Après le passage de l'ouragan Florence, la menace des inondations

La Caroline du Nord subit toujours le passage de l'ouragan Florence. Après les vents, ce sont désormais les précipitations continues qui menacent les villes. C'est le cas notamment à Jacksonville, désormais coupée du monde avec la montée des eaux.

À Jacksonville en Caroline du Nord (États-Unis), "tous les accès sont inondés, impossible de sortir d'ici", explique Agnès Vahramian. L'ouragan Florence a fait de nombreux dégâts dans cet État de la côte est des États-Unis. "Le courant est fort, un camion a été emporté, il transportait des générateurs, parce que la ville est en partie privée de courant", raconte la journaliste de France 2. En Caroline du Nord, de nombreux endroits se trouvent aujourd'hui isolés en raison du passage de Florence.

"L'eau barre tous les passages"

Dans certains quartiers, plusieurs centaines de personnes ont dû être hélitreuillées afin de ne pas subir la montée des eaux. A Jacksonville, certains faubourgs sont devenus fantômes. Pas un bruit, si ce n'est celui de la pluie qui continue de s'abattre. Certaines familles ont vu le toit de leur maison s'envoler avec le passage de l'ouragan Florence. La pluie est continue depuis trois jours, les maisons prennent l'eau. La ville de Jacksonville est désormais cernée: l'eau barre tous les passages. "La Caroline du Nord, c'est beaucoup de petits ruisseaux qui gonflent avec l'ouragan", explique Agnès Vahramian. Les barques restent le seul moyen, parfois, pour venir en aide aux habitants encore sinistrés.

Reportage d'Agnès Vahramian et Thomas Donzel

Tempête Florence : la Caroline du Nord est submergée par les eaux

L'ouragan Florence s'éternise sur la côte Est américaine et des pluies diluviennes s'abattent sur la Caroline du Nord. Au moins 31 personnes sont mortes et plus de 600 foyers sont privés d'électricité.

En Caroline du Nord (États-Unis), les habitants découvrent les ravages de l'ouragan Florence. Les bateaux sont portés sur les routes ou déposés par le vent dans les champs. Pour s'extraire des villes inondées, c'est un casse-tête, car les routes se sont parfois transformées en lacs. "On essaye d'aller à notre usine pour aller chercher de la marchandise", témoigne un Américain tandis qu'un autre pointe avec ses bras les quatre directions, toutes occupées par une rivière, "on est comme sur une île maintenant", décrit-il. Les habitants sont sans électricité et font tourner les générateurs. De longues files d'attente se créent dans les stations essence en service.

Les Américains ont déployé l'armée pour aider à déblayer. Il faudra plusieurs semaines pour effacer les traces de l'ouragan. Des habitants ont encore été évacués par hélicoptère dimanche 16 septembre. Les pluies s'épuisent sur le sud-est des États-Unis, mais le pic des inondations est attendu mardi 18 septembre.

Reportage d'Agnès Vahramian et Thomas Donzel

Géorgie : une école réintroduit la punition corporelle

Une école publique de Géorgie a demandé aux parents l'autorisation de punir corporellement les élèves avec une pagaie en bois.

Il est loin le temps des fessées à l'école ? Pas en Géorgie... Là-bas, un établissement a décidé de réintroduire la punition corporelle. La Georgia School for Innovation and the classics (GSIC), située à Hephzibah, a fait parvenir un formulaire de consentement à tous les parents d'élèves. A eux de décider ou non si leur enfant peut recevoir des coups de pagaie sur les fesses pour mauvais comportement. "Dans cette école, nous prenons la discipline très au sérieux, indique Judy Boulineau, directrice, à la chaîne locale WRDW. Il fut un temps où les châtiments corporels étaient en quelque sorte la norme."

En cas d'infractions sérieuses et répétées, l'enfant sera e mmené dans un bureau, portes fermées. Il placera ses mains sur les genoux ou un meuble et sera frappé sur les fesses, pas plus de trois fois.

Sur une centaine de formulaires envoyés, peu ont été retournés à l'établissement. Et parmi les réponses reçues, un tiers des parents seulement donnent leur autorisation.

Aux Etats-Unis, les châtiments corporels dans le milieu scolaire sont autorisés dans près de vingt états. Une pratique qui reste néanmoins rare.

C.L

Ouragan Florence : alerte sur la côte Est

Aux États-Unis, les littoraux de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud se sont littéralement vidés, alors que l'ouragan Florence, rétrogradé en catégorie 3, se rapproche.

Les Outer Banks en Caroline du Nord (États-Unis), sont une bande de terre très avancée dans l'Océan, une langue de sable très fragile, que l'ouragan Florence frappera en premier. Pour l'instant le ciel est d'un bleu intense, la mer raisonnablement agitée, mais le monstre est pourtant bien là, au large, et il arrive. "C'est dur de s'imaginer que quelque chose de terrible arrive, c'est un ouragan, on ne sait pas vraiment où il va se diriger, c'est assez terrifiant", confie une habitante.

"Certains habitants n'ont pas décidé s'ils partaient encore ou non"

Les maisons sont construites sur pilotis. Les habitants protègent les fenêtres et redoutent les inondations. Mercredi 12 septembre, un minibus est allé chercher dans la matinée les malades. Dans le bus aussi, une jeune femme est en route pour partir. Certains habitants n'ont pas décidé s'ils partaient encore ou non, comme cette habitante qui dit vouloir "décider à la mi-journée". L'ouragan Florence a ralenti sa course, et est désormais à 24 km/h. Il arrivera plus tard, mais cela veut dire aussi qu'il restera plus longtemps au-dessus des terres.

Reportage d'Agnès Vahramian et Thomas Donzel

États-Unis : sous l’œil de caméras chinoises

Aux États-Unis, les autorités s'inquiètent de voir partout dans les aéroports, les rues, les ambassades, des caméras fabriquées en Chine. Le congrès a décidé de les interdire dans les lieux publics, pour éviter les regards indiscrets de Pékin.

L'Amérique ne veut plus voir de caméras de surveillance chinoises et a décidé de les bannir. Tout a commencé en Afghanistan en pleine guerre, à Kaboul, quand l'ambassade américaine est régulièrement visée par des attaques des talibans. La sécurité du bâtiment diplomatique devient alors un enjeu crucial, mais un journaliste américain révèle que les caméras positionnées à l'intérieur pour la surveillance sont chinoises. Il pointe alors "une erreur qui peut coûter des vies".

Des caméras-espionnes ?

La société qui vend ces caméras s'appelle Hikvision et est le premier fournisseur mondial de caméras de surveillance. C'est à l'origine une société fondée par l'armée chinoise. Une commission d'enquête aux États-Unis révèle que la société est le deuxième fournisseur de caméras dans le pays et qu'elle est détenue à 40% par le gouvernement chinois. Pour James Lewis, un expert en intelligence stratégique, le fait que les caméras soient chinoises multiplient les risques d'espionnages. Hikvision n'a pas souhaité donner de réponse officielle, mais un employé affirme qu'il est "techniquement impossible d'envoyer toutes les images de ces caméras en Chine". Le congrès a finalement décidé d'interdire à l'entreprise chinoise l'accès au marché public américain.

Reportage d'Agnès Vahramian, Thomas Donzel, Louise Dewast, Courtney Vinopal et Fabien Fougère

"La tribune du New York Times pose des problèmes éthiques et démocratiques"

Dans une tribune parue mercredi dans le New York Times, un haut fonctionnaire de l'administration Trump décrit, sous couvert d'anonymat, un président instable et amoral. Et annonce "faire de la résistance". Explications avec Célia Belin, chercheuse invitée à Brookings Institution.

Pourquoi cette tribune est-elle exceptionnelle ?

C.B : L'auteur désavoue, de manière anonyme, la personne pour laquelle il choisit de continuer de travailler. En général, on le fait en démissionnant ou lorsqu'on est remercié.

Quelles sont les motivations de l'auteur ?

C.B : Il y a les motivations qu'il essaie de donner dans sa tribune : faire une résistance interne au président, auquel il ne fait pas confiance, et éviter le pire en contrôlant ses actions. Le problème, ce sont les motifs cachés d'une soi-disant résistance qui éprouve le besoin de devenir publique.

Quels seraient ces motifs cachés ?

C.B : L'explication la plus simple, hypothétique à ce stade, consiste à dire que cette personne a choisi de travailler pour Donald Trump, a constaté tous ces dysfonctionnements et se dit que plus tard, elle aura à en répondre. Elle écrit maintenant afin de protéger son avenir politique ou simplement sa crédibilité. Dans deux ou trois ans, elle pourra dire : "Vous voyez : j'ai travaillé de l'intérieur. C'est moi qui ai écrit cette tribune !" C'est un collaborateur qui se fait passer pour un résistant ou, en tout cas, qui pense qu'on peut collaborer et résister en même temps.

Cette démarche est donc discutable...

C.B : Elle pose des problèmes éthiques et démocratiques. C'est ce que le journaliste Bob Woodward [NDLR : auteur du livre Fear] appelle le "coup d'état administratif". Si tous ces gens sont persuadés qu'il y a un risque pour la nation, on se demande pourquoi ils n'en parlent pas publiquement. La seule explication serait de dire qu'ils n'obtiendraient pas d'auditions au Congrès car ce dernier protège le président.

Finalement, que penser de cette tribune ?

C.B : Je trouve qu'elle est relativement mesquine et pas particulièrement courageuse. Soit le président a été élu et doit être amené à gouverner car il n'y a pas de raison de lui mettre des bâtons dans les roues ; soit il fait des abus de pouvoir, a une maladie mentale ou je ne sais quelle autre raison qui pourrait l'empêcher d'être un bon président. A ce moment, il faut le dénoncer et utiliser le 25e amendement ou une procédure de destitution. Cet étalage public est une des marques du dysfonctionnement profond de la Maison-Blanche.

Donald Trump a accusé l'auteur de la tribune de "trahison". A quoi peut-on s'attendre dans les prochains jours ?

C.B: Le risque, c'est que Donald Trump se recentre encore plus sur un cercle de personnes loyales. Ce sera beaucoup plus dur de dire "Non, je ne suis pas d'accord M. le président." L'auteur a piégé tous ceux qui font partie de la "résistance".

Propos recueillis par C.L

Passeport pour une nouvelle vie: une charcuterie à la française à New York

Un Parisien, un Bordelais et un Lyonnais se sont lancés dans la charcuterie à New York.

À New York (États-Unis), il n'y a pas que les gratte-ciels et les repères touristiques. Il y a une autre institution que les New-Yorkais connaissent bien : Daniel Boulud. Un nom, et plusieurs restaurants. C'est un grand chef français présent aux États-Unis depuis plus de quinze ans. Pour lui, la charcuterie c’est sacré et il en propose de nombreuses à la carte. Il change ses saveurs quatre fois par an, en fonction des saisons. Pour ce Lyonnais d'origine expatrié aux États-Unis, la charcuterie de qualité est indispensable pour avoir une bonne carte.

"Une charcuterie façonnée à la française"

Aurélien a été son charcutier pendant cinq ans. Il vient de s'installer dans le Queens à son compte pour vendre au détail sur internet. Il apprend à ses assistants américains les bases de la charcuterie française. Pour tenter de se faire un nom, il applique les recettes les plus anciennes et va lui-même chercher la matière première à la campagne. Son fournisseur n'utilise pas de pesticides: c'est le circuit vert. Au coeur de Manhattan, Aurélien retrouve David, un restaurateur parisien installé depuis vingt ans. Il apprécie les inventions d'Aurélien qui suit les saisons. David a été élu "meilleur burger" en 2016.

Reportage de Jacques Cardoze, Thomas Donzel, Courtney Vinopal et Arielle Monange

Etats-Unis : quand les maisons lèvent l'ancre

À Seattle (États-Unis), au lieu de détruire de vieilles bâtisses pour construire de nouvelles villas, on les déplace, on les vend et on les transporte en bateau jusqu'à leur futur propriétaire.

Des maisons en déménagement. Non pas leurs meubles, mais les maisons elles-mêmes. Sur cette île au large de Seattle (États-Unis), l'équipe de ces déménageurs hors-normes vient de décoller une bâtisse de ses fondations. Cette maison fait 25 mètres de large, 31 mètres de long et pèse 320 tonnes. Elle va être déplacée en un seul morceau. La maison est ensuite posée sur des roues, similaires à des trains d'atterrissage. L'entreprise déménage environ 300 maisons de cette superficie par an.

"Même avec le coût de transport, c'est une bonne affaire"

Pourquoi une telle opération ? C'est gagnant-gagnant : les propriétaires qui veulent construire une villa sur le terrain ne payent pas de frais de démolition et l'entreprise de son côté récupère l'ancienne maison. De plus, c'est mieux pour l'environnement et l'entreprise vend cette maison d'occasion à un prix raisonnable. Même avec le coût de transport, c'est une bonne affaire. Les maisons sont ensuite transportées de manière spectaculaire jusqu'à leur nouveau propriétaire, par bateau.

Reportage de  Loïc de la Mornais, Thomas Donzel et Charlotte Mattout

John McCain: des obsèques anti-Trump

Les funérailles nationales de John McCain ont été célébrées à Washington samedi 1er septembre.

L'hommage debout d'une nation pour accueillir son cercueil. L'Amérique rassemblée avec une image symbole : trois présidents, Obama, Bush et Clinton assis côte à côte. C'est la fille de John McCain qui va émouvoir l'assemblée. "Ce n'est pas la prison, ni la marine, ni le sénat, ni le parti républicain, ni même ce qu'il a fait dans sa vie extraordinaire qui définit John McCain. Ce qui le définit, c'est l'amour". Devant sa mère et ses six frères et sœurs, devant les politiques et devant la fille de Donald Trump, elle attaque alors le slogan du président absent . "L'Amérique de John McCain n'a pas besoin qu'on lui rende sa grandeur, car l'Amérique a toujours été grande."

"Un mélange de courage et d'honnêteté"

Des funérailles pendant lesquelles les messages politiques se lisaient entre les lignes des oraisons funèbres. Barack Obama s'est implicitement adressé au président Trump : "La meilleure façon de rendre hommage à John McCain, c'est de reconnaître qu'il y a a quelque chose de plus important que le parti, plus important que l'ambition, plus important que l'argent, la célébrité ou le pouvoir." Comme Barack Obama, George Bush avait battu John McCain aux élections. Lui aussi rend hommage à ses valeurs : "Il était un mélange de courage et d'honnêteté." En héros, le sénateur sera inhumé demain au cimetière de l'académie navale, près de Washington.

Reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère et Charlotte Mattout