Elkhart, une ville sans chômage

L'économie américaine continue de faire des miracles. Les créations d'emplois ont été deux fois plus nombreuses que prévu au mois de décembre. Le chômage s'élève à 3,9% de la population active. À Elkhart (Indiana), capitale du camping-car, il est plus difficile de trouver des travailleurs que du travail.

La ville d'Elkhart (Indiana) ne connaît pas le chômage. Ici règne le plein emploi. Partout fleurissent des pancartes de propositions d'emplois. On compte près de 10 000 emplois disponibles dans cette agglomération de 250 000 habitants. À quoi ressemble cette ville dans laquelle la main-d'œuvre manque cruellement ? Quelle est la recette de l'Amérique du plein emploi ? Elkhart est la capitale du camping-car aux États-Unis. C'est ici que se fabriquent les énormes maisons sur roues américaines. La production n'a jamais été délocalisée. Le camping-car, c'est 90% des emplois de la ville. Cette usine est l'une des plus importantes ici. L'industrie du camping-car a été portée par la croissance américaine, à hauteur de plus de 4% en 2018.

Un rapport de force à l'avantage des candidats

Les sous-traitants des camping-cars sont eux aussi en manque de main-d'œuvre. Dans cette entreprise qui fabrique des fenêtres, 60 postes restent à pourvoir. Les employés travaillent ici 10 heures par jour et ils font tous des heures supplémentaires. Pour trouver de la main-d'œuvre, l'entreprise demande même à ses employés de devenir agent recruteur. Pour chaque personne recrutée, c'est 100 dollars de prime. Les emplois dans les usines de camping-cars sont les mieux payés de la ville. Alors, les secteurs aux salaires moins attractifs manquent cruellement de main-d'œuvre. Les employeurs n'attendent pas les candidats, mais vont les chercher dans tout l'Indiana. À Elkhart, ces jeunes entre 19 et 22 ans vont se voir offrir chacun une dizaine d'emplois en deux jours. De quoi avoir le sourire dans l'Amérique du zéro chômage.

Un reportage d'Agnès Vahramian, Fabien Fougère, Arielle Monange et Rebecca Suner 

Alexandria Ocasio-Cortez, benjamine du Congrès et symbole de la gauche démocrate radicale

L'opposition démocrate américaine tente de s'organiser au sein du Congrès, qui a fait sa rentrée cette semaine. On compte de nouveaux visages, notamment celui d'Alexandria Ocasio-Cortez, 29 ans. Les Républicains ont déjà tenté de la décrédibiliser, mais elle a su inverser la tendance.

Toute de blanc vêtue, elle est la plus jeune élue à prêter serment. À 29 ans au Congrès américain, Alexandria Ocasio-Cortez fait sensation. C'est la cible préférée des Républicains. Ils ont cru lui porter préjudice en publiant une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle la députée, alors étudiante, se lance dans une chorégraphie endiablée. Accompagnant ce clip, un commentaire anonyme la traitant de "communiste préférée de l'Amérique".

Symbole de la gauche démocrate radicale

Alexandria Ocasio-Cortez se dit elle-même socialiste, un mot qui fait peur en Amérique. Proche de Bernie Sanders, favorable à la gratuité de l'enseignement et à taxer les riches à 70% au-delà de 10 millions de dollars de revenus. Symbole de la gauche démocrate radicale, Alexandria Ocasio-Cortez, née dans le Bronx, est la hantise des Républicains. Avec cette vidéo, ils pensaient l'atteindre ; en fait, le clip est devenu viral, rendant l'élue encore plus populaire. En soutien, d'autres députés se montrent dansants sur les réseaux. Elle-même a répondu avec cette vidéo. Quelques pas de danse en clin d'œil à l'arroseur arrosé.

Donald Trump : le bras de fer se poursuit avec les démocrates

Le projet de mur voulu par Donald Trump à la frontière avec le Mexique continue de plonger les États-Unis dans l'impasse budgétaire. 

Les démocrates à la chambre des représentants aux États-Unis prennent le pouvoir et vont au bras de fer avec Donald Trump. À la tête de cette opposition se trouve Nancy Pelosi. C'est elle qui refuse les 5,6 milliards de dollars que le président réclame pour construire le mur avec le Mexique. La dernière réunion a eu lieu mercredi 2 janvier au soir, mais ce fut un échec. Donald Trump poursuit donc le blocage des administrations. "Le shutdown durera autant de temps qu'il le faudra", a -t-il déclaré.

800 000 fonctionnaires non payés

Un quart du gouvernement fédéral est sans argent, 800 000 fonctionnaires ne sont sans payés. Les démocrates lançaient mercredi 2 janvier un appel à Donald Trump. Mais c'est une fin de non-recevoir de la part du président américain. Dans le pays, au treizième jour du shutdown les poubelles ne sont plus ramassées, notamment dans les parcs nationaux, dont beaucoup ont décidé de fermer. L'Amérique se trouve aujourd'hui dans une impasse. Donald Trump, lui, s'adresse à sa base d'électeurs avec le mur. Il utilise également un argument de poids : la somme demandée est l'équivalent de ce que dépense le pays en une journée en Afghanistan.

Le shutdown ne ravit pas les touristes de passage à Washington

Par manque de financement, dix-neuf musées de la capitale américaine ainsi que son zoo ont dû fermer, ce mercredi 2 janvier, et rouvriront lorsque le budget fédéral sera voté.

Cette première semaine de l'année n'est certainement pas la meilleure pour visiter Washington. Et pour cause, le shutdown en place depuis le 22 décembre dernier a obligé les dix-neuf musées publics et le zoo de la capitale fédérale américaine à fermer leurs portes, ce mercredi 2 janvier. 

Ces musées et le zoo, faisant partie du groupe Smithsonian, sont gratuits et habituellement ouverts toute l’année sauf le 25 décembre. Il s'agit du plus grand groupe de musées du monde. En 2017, ils ont accueilli près de 30 millions de visiteurs.

Depuis le début du shutdown, le Smithsonian puisait dans les économies du groupe pour rester ouvert au public. Son financement dépend en grande partie de fonds fédéraux : un milliard de dollars du Congrès durant l'année fiscale 2018, soit deux-tiers de son financement. Les touristes se retrouvent donc devant des portes closes et doivent changer le programme de leur journée.

« Tous les musées du groupe Smithsonian ainsi que le zoo national sont fermés aujourd'hui pour cause de shutdown gouvernemental. »

Déception pour les touristes français 

Au lendemain des fêtes de fin d'année, nombreux sont les français en voyage sur la côte Est des États-Unis. À l'image de Morgane et Emeline, deux lyonnaises en vacances à New-York et de passage à Washington, les touristes découvrent que le shutdown les empêchera de mener à bien leur visite :

Pablo, un étudiant français en échange au Canada, a aussi été surpris par le shutdown. Il quitte Washington demain et avait, tout comme Morgane et Emeline, prévu de passer sa journée dans les fameux musées de la ville. Mis à part la National Gallery of Art, Pablo n'a pu entrer nul part : « J'aurais au moins visité un musée, c'est déjà ça », se rassure l'étudiant. 

 

Shayna, 20 ans, avait prévu de faire le tour des musées de Washington

Shayna, 20 ans, est venue de Floride pour les vacances et repart dans deux jours: « Malheureusement je vais devoir me contenter de tout regarder depuis l’extérieur. J’ai appris pour le shutdown une fois arrivée ici. J’espère vraiment qu'il cessera avant mon départ, mais à ce stade je n’ai pas beaucoup d’espoir. » Bardia fait le même constat que Shayna. Il est venu du Canada pour découvrir Washington DC: « J’avais prévu de visiter quelques musées aujourd’hui avec ma famille mais nous ne savions pas qu’ils étaient fermés. Nous irons donc voir des monuments nationaux qui eux sont en extérieur.»

Une sortie du shutdown est envisageable dès demain, jeudi 3 janvier. Les nouveaux membres du Congrès, élus lors des élections de mi-mandat de novembre dernier, prendront leur fonction à cette date offrant par la même occasion une majorité démocrate à la chambre des représentants. Ils souhaitent mettre fin rapidement au shutdown.

Niagara : les chutes illuminées pour Noël

Au Canada, un spectacle de son et lumière dans les chutes du Niagara illumine le site pour les fêtes de fin d'année.

Dans l'obscurité, on entend d'abord qu'un grondement, puis on perçoit la lueur d'un gouffre, car c'est la nuit que le Canada offre son spectacle de Noël : les chutes du Niagara illuminées. 2 800 m3 de filets de lumière défilent par seconde, le rideau de près de 1 000 mètres de large est bouillonnant et coloré. Les touristes et les Canadiens eux-mêmes sont fascinés par le spectacle. Merveilles de la nature, les chutes du Niagara marquent la frontière entre le Canada et les États-Unis. C'est côté Canadien que l'impressionnant dispositif d'éclairage est installé.

Un paysage féérique

Tous les soirs en coulisses, jusqu'à minuit, Gene Pellerin est le maître des lumières. "Il y a 10 400 ampoules LED en tout et elles sont très puissantes", détaille l'opérateur. Pour impressionner les téléspectateurs français, Gene Pellerin fait une démonstration et donne aux chutes les couleurs du drapeau bleu, blanc et rouge. Un piano ouvert à tous permet d'actionner des lumières également. Toute la ville de Niagara Falls est aux couleurs de Noël, le paysage urbain est féérique. Les illuminations courent sur près de huit kilomètres autour du site. Pour les touristes, il reste à voir les chutes de jour en faisant un tour d'hélicoptère pour mesurer l'ampleur du gouffre. Les chutes permettent d'alimenter près de 4 millions de maisons en électricité.

États-Unis : l'énième bourde de Donald Trump à propos du père Noël

Donald Trump est à nouveau sous le feu des critiques. Le président américain s'est moqué d'un enfant de 7 ans en évoquant le père Noël.

C'est la première dame qui a supervisé toute la décoration de la Maison-Blanche aux États-Unis. Melania Trump a tenu à faire installer des sapins rouges dans les couloirs. Pour Noël, le couple présidentiel s'est adressé à la nation devant les caméras. Lundi 24 décembre, comme le veut la tradition, Donald Trump et son épouse ont appelé quelques petits Américains.

"Tu crois toujours au père Noël ?"

Melania Trump joue le jeu et indique à un enfant que le père Noël est en route, mais son mari ne fait pas dans la délicatesse auprès de Coleman, 7 ans. "Tu crois toujours au père Noël ? Parce qu'à 7 ans c'est un peu limite non ?", s'amuse Donald Trump. Les réseaux sociaux se sont enflammés et certains ont qualifié le président de "super méchant". D'autres ont préféré expliquer aux enfants que de toute façon, Donald Trump mentait tout le temps. Plusieurs parlementaires ont corrigé le tir, assurant aux petits Américains que le père Noël existait bel et bien.

"Shutdown" aux États-Unis : les parcs nationaux sont fermés

Les premiers effets de la crise du "shutdown" commencent à se faire sentir. De nombreuses administrations ont dû fermer leurs portes.

Une simple balade aux pieds du célèbre Golden Gate à San Francisco (États-Unis) est impossible. Classé parc national, le site est fermé en raison du "shutdown", la fermeture d'un certain nombre d'administrations. Dans un parc des montagnes Rocheuses, les routes sont également fermées. Sur fond de discorde au sujet du mur à la frontière mexicaine, Donald Trump n'a pas pu faire voter le budget au Sénat. Les fonctionnaires non indispensables comme les rangers des parcs, sont renvoyés chez eux, au chômage technique et sans salaire.

La statue de la Liberté ouverte

Certains parcs, comme le mont Rushmore, restent accessibles aux risques et périls des visiteurs, car aucun service de secours n'y sera disponible. D'autres, comme les grands sites de l'Utah à l'image de Bryce Canyon restent ouverts. Le répit est le même pour la statue de la Liberté à New York. Dans ces cas-là, les gouverneurs des États ont pioché dans leur fond d'urgence pour payer le personnel. Le sapin de Noël de Washington près de la Maison-Blanche, classé monument national, est par contre, lui aussi fermé. Les sénateurs, eux, ne reviennent au congrès que jeudi 27 décembre.

Donald Trump perd son secrétaire à la Défense

La lutte contre le terrorisme sème la zizanie aux États-Unis avec le désaccord de trop pour le chef du Pentagone. Alors que Donald Trump a annoncé le retrait des troupes américaines de Syrie, son ministre de la Défense lui a dit "au revoir".

En duplex depuis Washington (États-Unis) dans le 20 Heures de France 2, le journaliste Loïc de la Mornais revient sur la démission de Jim Mattis qui n’est pas le premier à claquer la porte. "Ce n’est pas le premier et ce ne sera sans doute pas le dernier. Il y a eu 17 départs de hautes personnalités, de responsables de premier plan de l’administration Trump depuis le début du mandat du président. C’est un record."

Une énorme erreur stratégique

Et le journaliste d’ajouter : "Mais c’est vrai que Jim Mattis est un cas à part. C’est quelqu’un d’extrêmement respecté à gauche comme à droite. Ancien général 4 étoiles, ministre de la Défense, il n’a pas supporté une fois de plus que ça soit par Tweet que Donald Trump annonce le retrait de Syrie, et pour moitié en Afghanistan. Un retrait contre lequel ce général s’est toujours battu, disant que ce serait une énorme erreur stratégique. Beaucoup d’observateurs disaient de Jim Mattis était le dernier adulte dans la pièce, voire le dernier rempart avant le chaos."

Dans l'Illinois, près de 700 prêtres sont accusés d'agressions pédophiles ces dernières décennies

L'Eglise catholique américaine se retrouve une nouvelle fois au coeur d'un scandale d'agressions sexuelles : dans l'Illinois, État industriel du Nord des États-Unis, près de 700 prêtres sont accusés d'actes pédophiles commis ces dernières décennies. 

La procureure générale de l'Illinois, Lisa Madigan, a publié mercredi les conclusions préliminaires d'une énième enquête visant l’Eglise catholique : près de 700 prêtres originaires de l'État ont agressé sexuellement des mineurs ces dernières décennies, sans qu'aucune accusation ne soit étudiée ou rendue publique. « Parce que je sais que l’Eglise a trop souvent ignoré les survivants d’agressions sexuelles commises par le clergé, je veux partager les premiers résultats de l'enquête », déclare Lisa Madigan. « Bien qu'ils soient préliminaires, ces résultats démontrent la nécessité et l’importance de poursuivre notre travail ». 

L'enquête a débuté en août. Au même moment, un rapport de justice était publié en Pennsylvanie, accusant des évêques d'avoir étouffé des affaires d'agressions sexuelles commises par 300 prêtres ces cinquante dernières années. Dès lors, Lisa Madigan s'est régulièrement entretenue avec des évêques, des avocats et des représentants des six diocèses de l’Illinois : l’archidiocèse de Chicago et les diocèses de Belleville, Joliet, Peoria, Rockford et Springfield. L'équipe de la procureure a également examiné des milliers de pages issues de documents contenant les procédures d'accusations au sein des diocèses. Lisa Madigan a enfin lancé une ligne d'écoute à destination des victimes d'abus sexuels dans l'Eglise, leur permettant de rapporter les agressions sexuelles dont elles ont été victimes. À ce jour, le bureau de la procureur a reçu plus de 300 réponses par téléphone et email. 

À LIRE AUSSI : L'une des victimes des prêtres pédophiles de Pennsylvanie témoigne

Près de 700 prêtres accusés 

Tandis que les six diocèses de l’Illinois ont publiquement identifié 185 membres du clergé ayant été accusés d’abus sexuel sur mineurs, l'enquête de Lisa Madigan révèle qu'en réalité, les diocèses ont reçu des allégations concernant 500 prêtres supplémentaires 

Contrairement au dossier d'accusation publié en Pennsylvanie, le rapport de neuf pages publié par Lisa Madigan ne révèle aucun nom de prêtres accusés, et ne dénonce pour négligence aucun évêque en particulier. Néanmoins, il tente d'évaluer précisément l’écart important entre le nombre d’accusations formulées par les victimes qui ont osé contacter l’Eglise et le nombre d’accusations ayant été jugées « crédible » par l’Eglise elle-même. Selon le rapport, les trois quarts des accusations portées contre le clergé n’ont fait l'objet d'aucune enquête. « L'idée que le nombre d'agressions sexuelles commises par le clergé sur des mineurs soit plus élevé que ce que nous avons rapporté est tout simplement fausse », se défend pourtant William Kunkel, conseiller de l'archidiocèse de Chicago. « Il n’est pas juste de dresser une liste des accusés, pas plus qu’il ne serait juste de dresser une liste des reporters », continue-t-il. 

« L'Eglise catholique n'est pas capable de faire sa police elle-même »

« En choisissant de ne pas enquêter de manière approfondie sur les allégations, l'Église catholique a manqué à son obligation morale de fournir aux survivants, aux paroissiens et au public un compte rendu complet et précis de tous les comportements sexuels inappropriés impliquant des prêtres dans l'Illinois », déclare Lisa Madigan. « L’Église catholique n’a jamais cherché à savoir si une telle conduite des prêtres accusés a été ignorée ou dissimulée par ses supérieurs »

Début janvier, les évêques américains se réunissent pour un séminaire exceptionnel dirigé par la Pape Francois, à Mundelein près de Chicago. Cette retraite spirituelle appelera 300 évêques à réfléchir sur le rôle de l’église dans les scandales d’agressions sexuelles sur mineurs. Lisa Madigan souhaitait rendre publiques les conclusions de son enquête avant l'événement, puisque visiblement « L'Eglise catholique n'est pas capable de faire sa police elle-même », conclut la procureure.