Pétrole de schistes: la ruée vers l'or noir

L'extraction du pétrole de schistes, très décrié car il pollue, fait les beaux jours des États-Unis, qui ont multiplié sa production par dix en dix ans.

Au Texas, la terre rend les États-Unis riche en pétrole. Riche, comme jamais le pays ne l'a été de son Histoire. Là-bas se trouve la zone la plus vaste au monde en terme de ressources pétrolières. Sa production pourrait dépasser celle de la Ghawar, en Arabie Saoudite. L'extraction des vieux puits a laissé place à une pratique bien plus industrielle : la technique du pétrole de schiste. Les plateformes situées en plein désert sont là pour des dizaines d'années, des sommes considérables sont investies.

Une pratique rentable mais critiquée

Sous ces puits industriels, il faut aller chercher le pétrole jusqu'à 2 000 m de profondeur et traverser neuf couches souterraines. On procède alors à une fracturation hydraulique, une fissuration de la roche à l'aide d'explosif. Le pétrole remonte à la surface sous forme liquide. Ce procédé est controversé, car loin d'être écologique et a provoqué des tremblements de terre. La pression dans les sous-sols par injection de grandes quantités d'eau et de sable est remise en cause. Mais les salaires progressent et atteignent des records. Le secteur immobilier en témoigne : on construit massivement dans la région, parfois même à côté des puits de pétrole. En quatre mois, des lotissements sortent de terre, les promoteurs ont du mal à suivre la demande. La ruée vers l'or noir n'est pas près de s'arrêter.

Reportage de Jacques Cardoze, Clément Voyer, Arielle Monange et Courtney Vinopal

États-Unis : des employés en lutte pour l'augmentation du salaire minimum

Aux États-Unis, plusieurs États ont décidé d'augmenter le salaire minimum tandis que des manifestations se répandent dans tout le pays. Les employés de la restauration rapide sont les plus touchés.

La grève se manifeste dans la rue. Aux États-Unis, des salariés de la restauration protestent pour l'augmentation du salaire minimum : 7,75$ bruts de l'heure, l'équivalent de 6,40€, 30% en dessous du SMIC français. Souvent, avec ce salaire, il faut également payer une assurance maladie. Les employés de fast-foods qui manifestent demandent le double. Aujourd'hui, près de 3 millions d'Américains sont payés au minimum légal.

Les salaires sont les plus bas dans la restauration rapide, et ils stagnent. Certains experts expliquent ce phénomène par la guerre des prix qui sévit entre les concurrents. Les prix sont bas et les économies sont réalisées sur la main-d'oeuvre. Alors que des machines remplacent parfois les employés pour prendre les commandes, un robot cuisinier est actuellement à l'essai aux États-Unis.

Les transports augmentent les salaires

Si elle semble perdue dans les fast-foods, la bataille des salaires semble en passe d'être gagnée dans les transports. Dans le Kentucky, une société de fret a dû augmenter ses salaires afin d'être attractive pour faire face au manque de main-d'oeuvre, de chauffeurs, notamment. L'entreprise a augmenté de 9 centimes d'euros le kilomètre parcouru. Pour les routiers, il était temps, les augmentations se sont fait attendre. La bataille des salaires passe aussi par la loi : 16 États américains viennent d'imposer un salaire minimum de 16$ de l'heure. Mais l'augmentation du salaire minimum revient à risquer de faire fuir les entreprises. Certains patrons ont décidé de déménager après avoir fait leurs comptes. En Amérique, la bataille du salaire à 15$ de l'heure est loin d'être terminée.

Reportage d'Agnès Vahramian, Régis Massini, Laurent Desbois, Arielle Monange et Andreane Williams

Etats-Unis - Mexique : la guerre des fruits rouges

Les myrtilles et les framboises sont au cœur d'une guerre commerciale entre les États-Unis et le Mexique. Des milliards de dollars sont en jeu, le gouvernement américain dénonce le dumping de ses voisins du sud. 

Un océan de plastique dans la plaine du Jalisco au Mexique : des serres à perte de vue qui abritent le trésor de cette région : l'or est bleu, comme les myrtilles, ou de couleur rouge, comme les framboises. Le Mexique exporte chaque année 1 milliard d'euros de fruits rouges aux États-Unis. Est-il en train de condamner la production américaine de myrtilles, fraises et framboises ?

"Au Mexique, on ne gagne rien"

En Floride, côté américain, c'est la colère. "Depuis que le marché est ouvert, ils n'ont pas quelques hectares de culture, mais des milliers d'hectares. Ils ont des subventions pour créer leurs fermes, on n'a pas ça aux États-Unis", explique Carl Grooms. Les fraises de Floride sont devenues trop chères. Dans les champs, ironie de la situation, les ouvriers sont des Mexicains. Plus ils ramassent de fruits et plus ils gagnent d'argent. "Ici on est payés en dollars, au Mexique, on ne gagne rien", explique l'un d'entre eux. Avec un salaire en dollars, le coût de la main-d'œuvre est donc bien plus élevé qu'au Mexique. Selon Carl Grooms, "là-bas, ils sont payés un dixième de ce qu'on donne ici". Le producteur a déjà vendu un quart de ses terrains. Au Mexique, en dix ans, les terres consacrées à la culture des fruits rouges ont été multipliées par trois.

Reportage d'Agnès Vahramian, Laurent Desbois, Arielle Monange et Andreane Williams

Le sable, nouvel or du Texas

Aux États-Unis, en seulement quelques mois, le sable texan est devenu une richesse extrêmement précieuse. Idéal pour pomper le pétrole, il attire la convoitise de dizaines d'exploitants.

L'Ouest américain se rue vers une nouvelle richesse. Le paysage est marqué par une mine sortie des dunes il y a six mois à peine. La course est effrénée pour exploiter au plus vite ces gigantesques carrières. Le Texas s'est découvert un nouveau trésor ; le sable. Comme une trainée de poudre, la nouvelle s'est répandue dans les ranchs : le sable fera la fortune des fermiers propriétaires.

Au pays des cow-boys, cette ruée vers le sable change le visage du Texas. La mine Eldorado extrait 500 tonnes de sable par heure et rapportera l'équivalent de 100 millions d'euros par an. Une fois ramassé par les bulldozers, le sable est lavé des résidus de la terre qu'il contient. Le sable est vendu 25 dollars la tonne aux exploitants de pétrole de schiste : il a l'avantage de leur être parfaitement utile et d'être là où l'on extrait le pétrole.

Le sable est idéal pour puiser le pétrole

Autour de la mine, des puits en activité. Ici, les exploitants fracturent la roche sous terre pour faire remonter l'or noir à la surface. Le sable leur est absolument nécessaire. Le grain du sable texan est particulièrement dur, mélangé à des produits chimiques, il est propulsé sous terre. Quand le sol se fractionne, le sable entre dans les fissures et les maintient ouvertes. C'est par ces fissures que l'on puise le pétrole.

Le sable est devenu la richesse des propriétaires terriens, à l'image de Dusty Coulston, fermière. Le ranch de sa famille s'étend à perte de vue. Il y a un an, elle est contactée par des sociétés minières qui se battent pour louer ses terres avant la concurrence. Le montant du contrat est confidentiel, mais Dusty est désormais millionnaire. Riche pour plusieurs générations, elle a acheté près de 200 propriétés en moins d'un an. Ici, certains ouvriers gagnent parfois jusqu'à 20 000 euros par mois. En quelques mois, 23 mines vont ouvrir. Certains riverains craignent de respirer la poussière et déplorent le bruit des carrières la nuit.

Reportage d'Agnès Vahramian, Laurent Desbois, Arielle Monange, Louise Dewast

Floride : sale temps pour les agrumes

Les oranges et les pamplemousses en provenance de Floride (États-Unis) vont se faire rares sur les marchés, les tempêtes ayant frappé de plein fouet les plantations d'agrumes. 

200 000 hectares en friche abandonnés. Des orangers, pamplemoussiers et mandariniers à perte de vue, et inexploités. Sur les arbres de Floride (États-Unis) pousse pourtant le meilleur agrume au monde. Comment expliquer un tel gâchis ? Que se passe-t-il au paradis des agrumes ? Selon Michel Sallin, PDG de IMG Citrus, et producteur d'agrumes en Floride depuis 40 ans, "c'est une année extrêmement mauvaise à cause de l'ouragan".

Une récolte réduite de 60%

Il n'avait encore jamais vu autant d'agrumes à terre. Il a mis à peu près 50 % de la récolte à terre en septembre selon le producteur, et beaucoup des fruits qui restent sur les arbres ont la peau abimée. Après le passage de la tempête Irma, voilà à quoi ressemblaient les vergers. Ces mêmes milliers d'hectares ont été inondés, détruisant des centaines de milliers de fruits. Si l'eau a fini par se retirer, certaines racines ont été touchées. Conséquence directe : la récolte a été réduite de 60%.

Reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Courtney Vinopal

États-Unis : les nomades de l'emploi

Ils ont perdu leur emploi, leur maison, ils ont alors choisi un mode de vie radicalement différent. Aux États-Unis, des centaines de milliers de personnes n'hésitent pas à vivre en camping-car pour aller chercher l'emploi là où il se trouve.

C'est une ville entière de camping-cars, un alignement de maisons sur quatre roues en plein désert de l'Arizona. James est l'un de ces travailleurs qui sillonnent l'Amérique. Toute une vie dans 35 mètres carrés désormais. James et sa femme géraient un supermarché ; ils ont fait faillite, vendu la maison et acheté ce camping-car 33 000 euros. Qui sont ces nomades américains ? Ils rêvaient d'une retraite dans de grandes maisons, les voilà sur les routes. Aux États-Unis, on les appelle workampers, ceux qui travaillent et qui campent.

Faillite avec la crise de 2008

En hiver, c'est au sud du pays que les travailleurs nomades migrent, vers la Floride. Jeannette et Joe ont trouvé du travail dans ce camping : "Nous, on travaille 24 heures par semaine, à nous deux. Lui il fait 12 heures, et moi 12 heures, et comme ça, on a notre emplacement, l'électricité, l'eau, la télévision, tout gratuit". Ils ont 65 ans et 60 ans. Elle s'occupe de l'accueil et du courrier, lui des petits travaux de réparation. Avant de tout vendre et d'acheter leur camping-car, le couple gérait un terrain de golf, qu'il espérait revendre pour s'assurer une bonne retraite. La crise de 2008 les a conduits à la faillite.

Reportage d'Agnes Vahramian, Laurent Desbois, Arielle Monange et Andreane Williams

Donner les clés de sa maison au livreur en cas d'absence, c'est possible aux États-Unis !

Aux États-Unis, Amazon a mis en place un système permettant à ses clients de recevoir une commande pendant leur absence, en permettant au livreur d'entrer chez eux.

Depuis une semaine, le géant du commerce en ligne américain, Amazon, teste un concept novateur : livrer un colis à domicile en l'absence de ses clients. Pour bénéficier de ce service, il faut acquérir un kit d'installation d'une valeur de 900 euros, comprenant une caméra et une serrure électronique. Celle-ci s'ouvre et se ferme via un smartphone, ainsi qu'un code à 4 chiffres dont va disposer le livreur. Par sécurité, ce code n'est valable qu'une fois afin d'empêcher l'employé de revenir. La caméra, dirigée vers la porte, filme la livraison en temps réel. Le client peut ainsi suivre la scène en direct depuis son téléphone portable.

Un accès à la vie privée des consommateurs ?

Généralement déposées sur le pas de la porte, les livraisons étaient parfois dérobées, et cela coutait cher à l'entreprise. Mais cette innovation ne fait pas l'unanimité auprès des utilisateurs d'un point de vue de la sécurité. Selon certains experts, les données que pourrait collecter Amazon n'ont pas grand intérêt, le groupe étant plus intéressé par le comportement en ligne de ses clients. La société garantit qu'elle ne gardera pas les images de ses caméras, même si celles-ci seront connectées en permanence aux serveurs d'Amazon.

Reportage d'Agnès Vahramian, Arielle Monange et Andréane Williams 

Trump brade son château sur l'île de Saint-Martin pour attirer les acquéreurs

Comme tout propriétaire qui souhaite vendre un bien immobilier, Donald Trump doit s'adapter aux prix du marché. En trois mois, l'estimation de sa villa à Saint-Martin a diminué de 11 millions de dollars faute d'acheteur. Le "Château des Palmiers" perd ainsi son titre de propriété la plus chère de l'île.

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Difficile de résister - sauf quand on n'a pas le budget - aux atouts de cette bâtisse. Et pourtant, mis en vente en mai dernier, le "Château des Palmiers" de Donald Trump peine à trouver un nouveau propriétaire selon le Washington Post. L'agence immobilière Sotheby's International Realty basée à Saint-Martin, a été contrainte de diminuer le prix de vente du domaine à 16,9 millions de dollars (environ 14,3 millions d'euros), au lieu des 28 millions initialement estimés.

Le locataire de la Maison-Blanche a acquis cette villa en 2013, la décrivant comme "l'une des plus grandes demeures du monde". En photo du moins, car le président américain n'y a jamais mis les pieds. Au moment où il l'a achetée, le prix de vente de la propriété était fixé à 19,7 millions de dollars, mais le coût de cette transaction immobilière n'a jamais été dévoilée comme le rapporte le Washington Post.

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Inoccupée par son propriétaire, la villa est donc proposée à la location. Lesley Reed, agent immobilier spécialisée dans le luxe, est chargée de faire visiter cette somptueuse demeure aux particuliers les plus fortunés. Il faut compter 6 000 dollars la nuit (5 400 euros) pour dormir chez Trump, autant dire que les petits budgets ne sont pas concernés.

À ce prix là, le "Château des Palmiers" présentent des prestations à couper le souffle : 11 chambres avec salle de bain, jacuzzis, salle de sport climatisée, salle de cinéma, accès direct à la plage, immense piscine en extérieur et terrain de tennis privatif. Sans oublier une vue imprenable sur les eaux turquoises de l'île de Saint-Martin, l'un des joyaux des Antilles françaises.

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Depuis sa dépréciation, le "Château des Palmiers" a été déchu de son rang de la propriété la plus chère de l'île, et se classe en deuxième position sur 54 biens proposés à la vente par l'agence Sotheby's. Ce titre revient désormais à un domaine bâtit en bord de falaises baptisé "Mes Amis", à vendre pour la modique somme de 17,5 millions de dollars.

Yelen Bonhomme-Allard

[Vidéo] Les entreprises Américaines relocalisent leurs production dans le pays

Plus des deux tiers des entreprises Américaines se relocalisent sur les terres de l'oncle Sam depuis 2012 selon le magazine Financial Times.

Ces sociétés trouvent plusieurs bonnes raisons de déménager leurs usines aux Etats-Unis; déduction d'impôts proposées par l'ancien président Barack Obamamain-d'oeuvre plus qualifiée, machines à la pointe de la haute technologie, et le choix des clients d'acheter de plus en plus local, quitte à y mettre le prix.

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Cette vague de relocalisation a débuté bien avant que Donald J. Trump ait décidé que les entreprises américaines devraient produire dans le pays, sous peine d'amende. Pendant ce temps-làDonald J. Trump et sa fille Ivanka Trump continuent de produire leurs produits en dehors des États-Unis.

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Depuis 2012, 65% des entreprises ont commencé à relocaliser leur production aux États-Unis, dont 28% d'entre elles qui avaient des usines en Chine.

Le nouveau président Américain a promis lors de sa campagne de punir les grandes entreprises américaines qui produiraient à l'étranger, en les attaquant directement sur twitter. Parmi les plus célèbres, il y a FordGénéral Motors et Apple.

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Notre équipe de France 2 Washington est allée à la rencontre de ces patrons qui ont choisi de se relocaliser aux États-Unis, et cela n'a aucun rapport avec la nouvelle politique de Donald J. Trump.

 


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Un reportage signé Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Andréane Williams et Arielle Monange

Clémentine Boyer Duroselle

Vénézuela: L'économie au fond du baril

Comment l'économie du Venezuela a-t-elle pu s'effondrer aussi vite? Au début des années 2000, le pays d'Hugo Chavez était le miracle socialiste d'Amérique du Sud. Les politiques de redistribution sociale massives d'el presidente, financées sans limite par la rente pétrolière issue des vastes réserves du pays, avaient conduit à une forte augmentation de la qualité de vie des citoyens.

Il y avait bien quelques économistes pour s'interroger. Pourquoi la part des exportations pétrolières ne cessait-elle de croître dans une économie supposément en plein boom (de 68,78% des exportations en 1998 à 96,28% aujourd'hui)? Las, les objections étaient balayées par l'enthousiasme électoral pour Hugo Chavez.

Puis le baril de pétrole s'est effondré et l'économie du Venezuela a suivi la courbe. L'illusion de l'abondance créée par le gouvernement grâce à ses rentes pétrolières s'est volatilisée. Les supermarchés de Caracas sont vides et les vénézuéliens sont contraints à des heures de queues pour les denrées les plus basiques.

En décembre 2015, le parti chaviste a été puni dans les urnes lors des élections législatives et le président Maduro pourrait vivre ses derniers mois à la tête du pays.

Notre reportage au Venezuela par Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Fabien Ortiz.

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