En pleine interview, un journaliste de la télévision publique se fait agresser par un néo-fasciste

La vague d’indignation ne faiblit pas en Italie suite à l’agression hier d’un journaliste de la Rai, la télévision publique italienne.

Il été violemment blessé au nez mardi à Ostie après avoir reçu un coup de tête asséné devant la caméra par Roberto Spada, militant d’extrême droite et frère d’un chef de clan mafieux.
Cet acte de violence atteste du climat très tendu à Ostie, ville située dans la région de Rome. Dimanche dernier, au cours d'élections régionales, le candidat Luca Marsella du parti néo-fasciste CasaPound a réalisé un score historique au premier tour. Il a remporté 9% de voix.
Le journaliste investiguait sur le soutien de Roberto Spada à CasaPound sur les réseaux sociaux. Quelques jours avant le vote, il avait publié une photo de lui avec le candidat, montrant son soutien au parti, « le seul à être toujours présent sur le territoire ». En réponse à la question sur son soutien, Roberto Spada a subitement mis un coup de tête au journaliste, avant de sortir une matraque de sa veste et de porter des coups au journaliste et au cameraman.
La scène, d'une grande violence, a été diffusée par la télévision et visionnée plusieurs dizaines de milliers de fois
sur internet, précédée d'un message indiquant qu'elle pouvait choquer.

"Une violence inacceptable"

La maire de Rome, Virginia Raggi, du Mouvement cinq Etoiles, a immédiatement réagi : "La violence du clan Spada est inacceptable. Nous mettrons fin aux extrêmes à Rome". Néanmoins, plusieurs heures après les faits, l'auteur de cet acte de violence n'avait toujours pas été inquiété par la police.
Dans le quartier Nuova Ostia, bastion du clan, le score est monté à 18%. Pour la première fois un candidat CasaPound entrera au conseil municipal d’Ostie, à 20 kms de Rome, un arrondissement grand comme Milan, et peuplé de plus de 250 000 habitants.
Les élections de dimanche à Ostie mettent sous le feu des projecteurs la puissance de la mafia dans la commune. La ville avait déjà été placée sous tutelle en 2015, justement pour infiltration mafieuse.