L'Italie aujourd'hui : la déconfiture du Parti démocrate et les premiers pas de Raggi comme maire

C’est l’image d’un Parti démocrate sonné qu’a choisi de mettre en Une le magazine italien Panorama. « Renzi voit des étoiles », titre ironiquement l’hebdomadaire. Grâce à un méticuleux photomontage, on peut y voir le Président du Conseil, Matteo Renzi, assis par terre, le visage maculé de bleus comme autant de coups infligés lors des élections municipales par le Mouvement 5 étoiles au Parti démocrate de Matteo Renzi.

A Rome, l’addition est particulièrement salée pour le parti démocrate qui avec Roberto Giaccheti n’a obtenu que 32.8% des voix, face à Virginia Raggi et ses 67.2% des voix. A Turin, le candidat démocrate a lui aussi perdu face à Chiara Appendino, candidate 5 Etoiles.

Une déconfiture qui place Matteo Renzi dans une position délicate, à seulement trois mois du référendum constitutionnel dont l’issue déterminera son avenir politique. Car le président du Conseil l’a promis, en cas d’échec au référendum constitutionnel, il démissionnera. Un discours qui laisse perplexe le quotidien Il Fatto quotidiano qui s’interroge ce matin sur la mise en pratique concrète de cette parole. « Referendum, Renzi cherche le plan B pour éviter l’adieu », titre Il Fatto quotidiano.

De son côté, Virginia Raggi fait ses premiers pas en tant que maire de Rome depuis hier. A 37 ans, elle est la première femme à s’installer dans le fauteuil de maire. La nouvelle première citoyenne de Rome s’est rendue à l’autel de la Patrie abritant la tombe du soldat inconnu où elle a déposé une couronne de fleurs. Plus tard, Virginia Raggi est allée rendre hommage aux 335 prisonniers italiens tués par les troupes d’occupation allemande en mars 1944. Dernier rendez-vous de la journée : après un passage à la synagogue de Rome, Virginia Raggi se rendra à la mairie pour sa première entrée en tant que maire de Rome.

Couples homosexuels : une mère non biologique autorisée à adopter la fille de sa compagne

drapeau gay

La décision est historique et constitue une véritable avancée pour les couples homosexuels en Italie. Hier, la Cour de cassation italienne a reconnu le droit d’une enfant romaine à être adoptée par la compagne de sa mère biologique.

Les deux femmes qui préfèrent rester anonymes pour protéger leur fille, vivent ensemble depuis 2003. L’une a la quarantaine, l’autre la cinquantaine. Mariées en Espagne en 2009, elles décident d’avoir un enfant par fécondation in vitro grâce à un donneur de sperme anonyme, avant de se lancer il y a deux ans et demi dans une bataille juridique pour faire reconnaître la mère non biologique de l’enfant.

Hier les juges de la cour de cassation se sont appuyés sur une loi de 1983 abordant les « adoptions dans des cas particuliers », pour des situations où des liens affectifs solides entre l’enfant et l’adulte ont été démontrés. De fait, l’enfant née en Espagne vit depuis toujours avec ses deux mères à Rome.

« Nous sommes heureuses, émues et satisfaites. C’est une grande victoire de la justice pour le bien de notre enfant mais aussi pour celui de tous les autres enfants de couples homosexuels. Ça a été deux ans et demi difficiles, lourds, compliqués mais aujourd’hui nous pouvons pousser un soupir de soulagement. Pour nous et pour toutes les personnes homosexuelles prêtes à adopter l’enfant de leur partenaire », ont déclaré les deux mamans par la voix de leur avocate, Maria Antonia Pili.

« Le jugement est une victoire pour les enfants. La politique qui à l’heure actuelle va dans le sens inverse doit se résigner. Il est certain qu’il faudrait avoir une vraie loi mais au moins, pour le moment, nous avons une protection juridique », a ajouté l’avocate.

 Le « paninigate » 

sandwich

L’affaire peut prêter à sourire mais est prise très au sérieux à Turin. « La bataille du panino » commence en 2013 lorsqu’une centaine de parents d’élèves fait un recours contre une école primaire turinoise après l’augmentation des tarifs de la cantine.

Le problème: les parents réclament la possibilité de donner une « gamelle » faite maison à leurs enfants pour le repas du midi. Une idée fermement rejetée par la ville de Turin, affirmant que tout enfant ne mangeant pas à la cantine scolaire doit rentrer chez lui et revenir après le déjeuner.

Finalement, la Cour d’Appel de Turin a tranché : les parents doivent effectivement avoir la possibilité de choisir librement entre la cantine scolaire et le panino fait maison. Reprenant une circulaire de 2004, les juges ont estimé que le repas du midi n’est pas une pause mais un moment éducatif à part entière dont les enfants ont le droit de profiter même s’ils ne mangent pas à la cantine.

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé