Notre revue de presse du 23 mai : l'Italie boudée par les étudiants Erasmus et la reprise en demi-teinte de la consommation italienne

« L’Italie n’attire plus les étudiants Erasmus » en Une du Corriere della Sera. Ce programme d'échange d'étudiants et d'enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes, n’attire que 7,4% de jeunes en Italie. Les causes : la langue, le coût de la vie et la marché du travail. 

« Le soleil, la mer, les paysages, l'histoire et l'art ne suffisent pas pour nous positionner sur le podium des destinations préférées : la première est l’Espagne, l’Italie est reléguée à la cinquième place. La langue est difficile, le coût de la vie est élevé et le marché de l'emploi est morose ». C’est le bilan que dresse le Corriere della Sera.

Dans le classement des destinations les plus populaires, l’Espagne arrive en première place avec 39 277 arrivées par an (14,4% du total), suivi de l’Allemagne avec 30 964 (11,3%), la France avec 29 621(10,8%), le Royaume-Uni avec 27,401 et l’Italie avec juste 20.204 (7,4%).

Pour quelles raisons les étudiants ne sont-ils pas plus nombreux à venir étudier en Italie ? Pour Giovanni Azzone, recteur de l'École polytechnique de Milan, le problème vient de « l’apprentissage des autres langues » qui est « limité » en Italie. « Depuis que nous avons instauré des cours en anglais, le nombre d’étudiants internationaux a doublé » explique-t-il. Par ailleurs, le dernier rapport de l'UE note que, en plus de la possibilité de vivre à l'étranger, les principales raisons qui poussent les jeunes à faire Erasmus c’est « la possibilité de rencontrer des gens et apprendre une langue ». 

Pour Giovanni Azzone, l’autre difficulté c’est le logement : « c’est difficile de se loger en Italie, alors qu’en Allemagne par exemple, les universités ont un système de résidences que nous n’avons pas ici ».  

Lors de la première édition du programme en 1987, Erasmus comptait 3 244 étudiants dans 11 pays différents. En 2014, ils étaient 272 497 à partir voyager pour étudier dans 28 pays différents, dont six pays extérieurs à l’Union Européenne. Le programme d'échange universitaire européen représente aujourd’hui un marché de 1,5 milliard d’euros. Et Bruxelles espère que d’ici 2020, le programme accueillera 20% de plus d’étudiants.

La reprise en demi-teinte de la consommation italienne

smartphone

2015 est la première véritable année de reprise de la consommation en Italie, même si l'on est encore loin des niveaux avant-crise, tels sont les enseignements d'une étude de l'Institut national de la Statistique italienne (Istat).

« La consommation repart tranquillement », titre Il Messaggero. Les familles italiennes ont ainsi consacré en 2015 un peu plus de 940 milliards d'euros en dépenses de consommation. Cela représente une augmentation de 1,1 % par rapport à 2014.

En 2015, parmi les postes de dépenses qui ont le plus augmenté figurent les transports (+5.5%) avec en tête les automobiles et l'essence, puis la culture (+2.4%). En revanche, si l'on regarde la tendance entre 2010 et 2015, le constat est radicalement différent. Les dépenses de transports se sont écroulées de plus de 14%. C'est alors le poste « communication », avec prioritairement l'acquisition de smartphones qui a le plus augmenté, suivi du poste « habitation » comprenant les frais d'électricité, d'eau ou de gaz.

Hormis la reprise, l'Istat note également l'apparition de nouvelles tendances de consommation. Les Italiens consomment aujourd'hui davantage de produits frais, fruits et légumes, issus de l'agriculture biologique.

Conclusion de l'étude : la reprise économique est bien là mais n'est pas encore suffisante pour revenir au niveau de consommation d'avant-crise. « Même en 2018, l'Italie ne devrait pas pouvoir revenir au faste des années 2000, juste avant la crise de 2007 qui a marqué un tournant définitif entre la vache à lait de l'ancien monde et le nouveau monde, profondément changé par une crise sans précédents », conclut Il Messaggero.

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé