Notre revue de presse du 16 mai : Renzi reporte l'envoi de soldats en Libye, des sous-marins pour protéger l'Italie et un bonus bébé qui pourrait être doublé pour relancer la natalité

A la Une de l'actualité italienne ce matin, la décision du gouvernement Renzi de reporter l'envoi des soldats italiens en Libye. « Libye à risque » l’Italie reporte l’envoi de ses soldats » en Une du Corriere della SeraLes Italiens ne seront pas envoyés pour l’instant en Libye pour défendre l'ONU et sa direction. Le contingent militaire qui assurera la sécurité du siège de l'ONU en Libye viendra du Népal. Jusqu'à ce que la situation se stabilise, l'Italie n’enverra pas de soldats.

Une ligne que le président du Conseil, Matteo Renzi, avait esquissée au cours des dernières semaines, expliquant que « face à la pression d'aller en Libye, nous avons choisi un chemin différent ».

Le Ministère des Affaires Étrangères a réitéré dans un communiqué que « l’objectif prioritaire reste l'unité et la stabilité de la Libye » et en discutera à Vienne aujourd’hui lors d’un sommet coprésidé par John Kerry et son homologue italien Paolo Gentiloni, afin d'étudier un chemin de soutien au gouvernement libyen dirigé par Fayez Serraj.

Le Premier ministre Matteo Renzi et les ministres concernés ont analysé les rapports des commandements des forces armées et de l’intelligence. Ces informations confirment « une instabilité encore très claire qui prouve la forte probabilité que les soldats européens et ceux des États-Unis pourraient être vécus comme de véritables envahisseurs, puis exposés à des représailles, bien que se déplaçant dans un cadre souhaité par l’ONU ». 

Le Corriere della Serra note que le Premier ministre l’avait dit à plusieurs reprises publiquement, il n'a jamais été « un partisan d'une intervention militaire sans un cadre de sécurité efficace ». L'Italie continuera à soutenir le gouvernement du nouveau Premier ministre Fayez Serraj, en se concentrant en particulier sur l'engagement humanitaire.

Quatre sous-marins italiens sur les côtes libyennes

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« Les sous-marins qui défendent l’Italie » en Une de La Stampa. La Marine a patrouillé pendant plus d’un an en silence avec quatre sous-marins sur les côtes libyennes pour intercepter des communications et localiser les djihadistes. « Un rôle décisif pour la lutte contre les passeurs » souligne le quotidien.

Ces sous-marins « cachés sous l'eau, invisibles et toujours en mouvement continu » depuis plus d'un an ont été confiés par le gouvernement à la Marine. Ils font partie de l'opération « Sea Safe » lancée en février 2015 et composée de 900 soldats de la Marine, qui patrouillent quotidiennement sur les côtes libyennes. 

Et c’est une opération couverte dans le plus grand des secrets, dont les détails ne peuvent être révélés même lorsqu’ils contiennent des informations qui peuvent s’avérer utiles pour la sécurité nationale.

Ces sous-marins disposent des fonctions «Electronic Support Measures» ou mesures de soutien électronique. Les « ESM » comprennent la capacité d'intercepter, de localiser, enregistrer et analyser les sources. Pour La Stampa « il s’agit de la frontière la plus avancée dans l'utilisation des sous-marins », une véritable « guerre électronique ». 

A bord des quatre sous-marins se trouvent 4 officiers et 23 sous-officiers à bord, ils sont capables d’échapper au contrôle des autres et de rester immergés pendant de longues périodes pour mieux « espionner ses ennemis ».  Ces sous-marins de type 212 sont une classe de sous-marins à propulsion non nucléaire qui coûte autour d’un milliard d’euros. 

Un bonus bébé plus généreux pour faire repartir la natalité ?

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« Plus d'argent pour les bébés: le bonus divise », titre la Repubblica qui revient sur l'annonce faite par la ministre de la santé, Beatrice Lorenzin. Son projet: doubler le bonus bébé pour le premier enfant et le faire croître encore davantage à partir du second enfant.

Actuellement, les familles au revenu annuel compris entre 7000 et 25000 euros peuvent prétendre à un bonus de 80 euros par mois et par enfant. Les familles dont le revenu annuel est inférieur à 7000 euros touchent quant à elles 160 euros le mois par enfant. Si le projet de Beatrice Lorenzin voit le jour, les familles dont le revenu est compris entre 7000 et 25000 euros toucheront demain 160 euros par mois pour le premier enfant et 240 euros par mois à partir du second. Pour les familles dont le revenu annuel ne dépasse pas 7000 euros, le bonus bébé sera de 320 euros par mois pour le premier enfant et 400 euros par mois à partir du second enfant. Le système serait donc plus généreux qu'en France où les allocations familiales sont de 130 euros le mois pour une famille avec deux enfants et 300 euros pour une famille comprenant trois enfants.

La mesure devrait être insérée dans la prochaine loi de Stabilité. En Italie, dans le pays de la natalité à l'arrêt - le nombre de naissances a baissé de 12% entre 2010 et 2015 - le projet divise. Louanges et critiques ont déferlé hier autour du plan de Beatrice Lorenzin, les uns saluant l'augmentation du bonus comme « un instrument efficace et concret envoyant un signal positif » pour faire repartir la natalité; les autres dénigrant une mesure jugée inefficace . Pour les détracteurs du nouveau bonus bébé, la solution pour faire repartir la natalité n'est pas à chercher dans le doublement du bonus mais dans l'investissement dans les crèches.

Pour financer ce plan, Beatrice Lorenzin compte tirer partie des économies réalisées sur le bonus bébé de 2015 dû à la baisse de la natalité, et investir 300 millions d'euros par an en plus.

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Famille