Le Tibre, cet oublié

Voie de communication depuis la période étrusque, le Tibre est intiment lié à la fondation de Rome. Mais depuis la fin du XIXième siècle, le fleuve est comme un étranger dans sa propre cité.

Long de 405 km, le Tibre prend sa source au mont Fumaiolo, en Emilie-Romagne. Il passe ensuite par la ville de Pérouse avant d'irriguer Rome et de se jeter dans la mer tyrrhénienne au niveau du port d'Ostie.

Un fleuve capricieux

Les crues du Tibre ont provoqué de nombreuses inondations à Rome. Parmi les plus violentes, celle de 1870. C'est  d'ailleurs cette année là qu'a été décidée la construction de hauts murs autour du fleuve. Les bâtiments sur les berges ont alors été détruits pour faire place nette. Si ces aménagements ont réduit l'impact des crues, ils n'ont pas empéché toutes les inondations. A Rome, la dernière date de décembre 2014.

Rives du fleuve avant la construction des murailles, et la destruction des bâtiments longeant le fleuve.

Rives avant 1870, et la destruction des bâtiments longeant le fleuve.

Trop haut l'hiver et trop bas l'été, les changements du niveau du Tibre rendent difficile son exploitation. La navigation n'est possible que de mars à juin. Alors que 8 millions de personnes naviguent sur la Seine chaque année, on estime qu'ils sont moins de 100 000 à voguer sur le Tibre.

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Un fleuve délaissé, argument de campagne lors des prochaines élections municipales

Isolé de la ville par les hauts murs, le Tibre demeure un inconnu pour les Romains. Souvent vu comme une décharge, le fleuve recueille toutes sortes de détritus : de vieux appareils électroménagers, bouteilles vides, mégots, etc...
Ses rives ne sont pas en reste: des graffitis tapissent ses abords.

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Lors de toutes les élections municipales, les candidats font régulièrement du nettoyage du Tibre un argument de campagne. L'échéance électorale de juin 2016 ne fait pas exception. Le candidat de Forza Italia a d'ailleurs promis de se plonger dans le fleuve avant la fin de son mandat. Un autre candidat prône lui la mise en place d'un service de navettes fluviales pour résoudre le problème des embouteillages.

Mais à Rome, personne ne croit à ces promesses.