A cause de la pollution, un lac prend feu dans le sud de l'Inde

"Il n'y a pas le feu au lac". En Inde, la fameuse expression que l'on utilise pour calmer les gens pressés s'est avérée fausse. En l'espace de trois jours, un lac a pris feu à deux reprises dans le sud du pays. En cause : une eau polluée et des tonnes de mousses odorantes, bourrées d'agents inflammables. Il est donc grand temps d'agir.

Le 29 avril dernier, les habitants de Bangalore, une ville de l'État du Karnakata dans le sud de l'Inde, ont été surpris par le débordement des trois plus grands lacs de la ville. Ce n'est pourtant pas l'eau qui est sortie de son lit, mais des tas de mousses, qui se sont dispersés sur les routes adjacentes.

Mais la surprise ne s'est pas arrêtée là. Quinze jour plus tard, le plus grand de ces lacs, le lac de Bellandur a pris feu : deux incendies se sont déclarés, les 16 et 18 mai.

Des réservoirs d'eau martyrisés

Bangalore était autrefois connue pour le réseau de ses réservoirs interconnectés, les tanks. Aujourd'hui, ses nombreux lacs sont continuellement pollués par les usines alentours qui y rejettent leurs eaux usées. D'après les experts, ce ne sont donc évidemment pas les eaux du lacs qui ont pris feu mais l'huile et le phosphore qui flottaient à la surface. Pour l'heure, ils ignorent toujours l'origine exacte des incendies. Elle pourrait être volontaire, mais il est aussi possible que les fluides aient spontanément pris feu.

Quoi qu'il en soit, cet incident remet fortement en cause la pollution des lacs. La Commission de contrôle de la Pollution de l'état du Karnataka a annoncé qu'elle demanderait à ce qu'une plainte soit déposée contre The Bangalore Water Supply and Sewerage Board, l'autorité responsable des eaux de Bangalore, pour avoir fermé les yeux sur cette contamination.

Le premier ministre indien Narendra Modi, qui a fait de la campagne Clean Ganga Mission (Nettoyer le Gange) son fer de lance, s'intéressera certainement à ces réservoirs d'eau qui, comme le célèbre fleuve du nord du pays, ont plus que jamais besoin d'être nettoyés et protégés.

 

Cyrielle Granier (St)