Tricherie à grande échelle

En Inde, certains parents veulent à tout prix que leurs enfants réussissent leurs études. Tous les moyens sont permis, et surtout la triche. Ils y participent même et vont jusqu'à escalader la façade de l'école pour souffler les bonnes réponses. Pas si discret vu de l'extérieur !

A Vaishali, dans le nord-est de l'Inde, c'est jour d'examen. A l'intérieur, les élèves commencent à répondre aux questionnaires. A l'extérieur... des dizaines d'acrobates amateurs se mettent à grimper sur les murs de l'établissement. A travers les barreaux des fenêtres ils glissent des morceaux de papier froissés contenant les précieuses réponses. Ces complices / cascadeurs ne sont autres que les amis et même les parents des élèves. Cette scène peut sembler irréelle pourtant elle est courante dans le Bihar, état du Nord-Est de l'Inde.

Ici pour 1,4 millions d'étudiants de seconde, le marathon des examens régionaux s'étale sur une semaine, jusqu'au 24 mars. Cela laisse encore du temps aux familles pour inventer de nouvelles techniques de tricherie. En attendant, les autorités locales s'arrachent les cheveux. Interviewé par Hindustan Times, PK Shahi le gouverneur du Bihar confesse qu'aucun examen de la région ne s'est déroulé sans fraude, et ce à cause de la complicité des proches des élèves.

filon gros plan

Photos ©BBC

Ces deux derniers jours, 515 étudiants ont été pris en flagrant délit de duperie et renvoyés pour deux jours. Cependant, les sanctions peuvent être plus sévères : interdiction de passer les examens pendant 3 ans, emprisonnement, amende. Mais jusqu'à aujourd'hui très peu d'élèves ont été inquiétés.

PK Shahi en appelle à la sévérité des parents. "Il y a 1,4 millions d’examinés et chacun d'entre eux (est entouré) de trois ou quatre proches. Gérer 7 millions de personnes n'est possible pour aucune administration. Cela requiert aussi l'encadrement des parents". Les parents désespèrent de voir leurs enfants réussir à l'école. Selon les données de la Banques Mondiale, seuls 25% des étudiants indiens poursuivent leurs études à l'université. 

Sophie Laden (st.)