Au Moyen-Orient, le tourisme retrouve des couleurs

Si certains pays restent durement affectés par l’instabilité régionale, les chiffres du tourisme sont en forte en hausse depuis le début de l’année. Entre janvier et avril, près de 369 millions de visiteurs internationaux ont été recensés par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), soit une hausse de 10% par rapport à 2016. Tour d’horizon des tendances qui se dessinent. Et des destinations qui vous feront peut-être rêver. Ou pas…

La Turquie sort du rouge
Après deux années cauchemardesques marquées par une vague d’attentats sans précèdent (400 personnes tuées dont des dizaines d’étrangers) et la tentative de coup d’Etat mené l’été dernier, Ankara entrevoit enfin une embellie. D’après l’agence turque des statistiques (TUIK), les revenus du secteur touristique ont augmenté de 8,7% par rapport à 2016.  Ainsi, sur les 5.413 milliards de dollars de revenus enregistrés au second trimestre, 81,3% proviennent des touristes étrangers. Le nombre total d’étrangers venus en vacances en Turquie entre avril et juin 2017 s’élève à 8 863 391 (dont 86,6% d’étrangers et 13,4% de Turcs vivant à l’étranger).

L’Egypte plombée par le terrorisme
Le meurtre de touristes allemandes, à la mi-juillet, dans une attaque au couteau sur la plage de Hourghada, porte un nouveau coup dur à l’Egypte. Dans la foulée, plusieurs pays occidentaux ont adressé des mises en garde à leurs ressortissants. Ces alertes tombent au moment où de nombreux Tours opérateurs ont parié sur le pays des pyramides. Le dernier baromètre du Seto montrait un redémarrage du secteur avec des réservations en hausse de 367%. Au premier trimestre 2017, les signaux étaient même au vert avec 1,7 millions de visiteurs enregistrés, soit une hausse de 41% par rapport à l’année précèdente.

Le Liban stable, et c’est déjà beaucoup
Avec le début de la guerre chez son voisin syrien en 2011, le pays du cèdre a perdu en moyenne près d’un million de visiteurs. Sur fond de tensions irano-saoudiennes, il a également payé les appels au boycott des pays du Golfe dont les ressortissants constituent, habituellement, le plus grand contingent de touristes. La courbe s’est redressée au dernier trimestre 2016 et poursuit depuis une progression ininterrompue. Avec près de 250 sites religieux sur son territoire, le Liban a des allures de « terre sainte » recherchée par les visiteurs. En 2017, selon les estimations officielles, la barre des 2 millions de touristes pourrait être atteinte – une première depuis six ans.

En Israël, l’année de tous les records
L’Etat hébreu vit son troisième été consécutif sans conflit majeur. Du coup, les chiffres du tourisme atteignent des sommets. Près de 1,5 millions de visiteurs ont été enregistrés entre janvier et mai 2017, dont 350.000 pour le seul mois d’avril - un record absolu depuis la création de l’Etat en 1948. Les mois de Juillet et août, période faste, confirment déjà cette tendance. Depuis 2014 et la dernière guerre avec le Hamas à Gaza, les données officielles indiquent une hausse constante de 20% chaque année. Les principaux visiteurs viennent des Etats-Unis (+20%), Russie (33,7%) et de France (+9%). A noter que 40% du tourisme en Israël est considéré comme « religieux ».

Dubaï, LA « destination famille »
Le riche émirat du Golfe a accueilli près de 15 millions de visiteurs en 2016, pas uniquement des « touristes d’affaires ». Le boycott du Qatar par ses voisins n’a pour l’instant aucun impact sur l’exercice 2017. Outre les hôtels de luxe qui font le prestige de Dubaï, quelques 3 millions de famille ont loué des appartements de vacances sur le site Rbnb. Il faut dire que les autorités ont massivement investi sur le développement d’infrastructures destinées aux plus jeunes, à l’instar de l’IMG World of Adventures et le Dubaï Parks & Resorts. La pétromonarchie ambitionne d’atteindre le seuil de 20 millions de visiteurs en 2020.

 

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