3 questions sur la faillite de la compagnie aérienne Monarch

Monarch, compagnie très prisée des voyageurs, a annoncé son dépôt de bilan ce lundi matin. Elle est dans l’obligation de cesser ses activités dès aujourd’hui et d’annuler toutes ses réservations. De nombreux rapatriements doivent donc être prévus et l’avenir des 2100 employés est désormais incertain. Une situation inédite selon le Ministère des transports.

Que s’est-il passé ?

Depuis l’annonce de son dépôt de bilan ce lundi matin, Monarch est devenue la troisième compagnie aérienne européenne à faire faillite depuis le début de l’année (après Alitalia et Air Berlin). La compagnie est dans l’obligation d’annuler quelques 300 000 réservations et donc d’organiser un moyen de rapatriement pour ses clients se trouvant actuellement à l’étranger. C’est donc l’Autorité de l’aviation civile britannique (CAA) qui va se charger, à la demande du gouvernement, du retour des 110 000 passagers qui se trouvent à l’extérieur du pays. Pas moins de 30 appareils vont être mobilisés et envoyés dans 30 aéroports. Une situation inédite selon le ministère britannique des transports puisqu’il s’agit de l’opération de rapatriement la plus importante en temps de paix. Bien heureusement, le rapatriement se fera sans surcout pour les passagers.

En ce qui concerne toutes les autres réservations de vols et séjours proposées par Monarch, l’issue est la même : l’annulation définitive.

Désormais sous l’autorité du cabinet KPMG, ce dernier a précisé dans un communiqué que, depuis le dépôt de bilan, la compagnie a été privée de son certificat de transport aérien et en définitive, de sa capacité à opérer.

Blair Nimmo, associé chez KPMG a expliqué les raisons de cette cessation d’activité : « Une pression sur les coûts de plus en plus importants et des conditions de marché toujours plus concurrentielles sur les court-courriers en Europe ont contraint Monarch à subir des pertes sur une longue période. Cela a débouché sur la décision de la direction de nous désigner en tant qu’administrateurs tôt ce matin ».

Que sait-on réellement de cette compagnie aérienne ?

Monarch a été fondée en 1968 et son siège social se trouve à l’aéroport de Luton, à Londres. Elle propose des vols et des séjours principalement dans les régions ensoleillées de l’Europe. Mais depuis quelques temps, elle connaissait des difficultés en raison, notamment, de la forte concurrence. En octobre 2016, la compagnie avait bénéficié de l’injection de 165 millions de livres de la part de son principal propriétaire : le fond d’investissement Greybull Capital. Cet argent lui avait permis de renouveler sa licence pour un an. Mais l’entreprise savait qu’il serait difficile de faire face à la montée des compagnies low-cost mais aussi d’un contexte compliqué avec des attentats en Europe, le Brexit et la chute de la livre sterling.

Pourtant la compagnie dispose d’un poids économique important dans le pays puisqu’elle emploie 2100 personnes.

Quel sera le sort des 2100 employés de l’entreprise ?

Le ministre britannique des transports Chris Grayling a demandé, lors d’une interview sur la radio BBC 5, aux autres compagnies aériennes d’essayer d’embaucher les personnels de l’entreprise qui sont laissés sur le carreau. Il dit même avoir déjà discuté avec certaines d’entre-elles. L’avenir des 2100 employés est donc encore flou pour le moment.

Mais ironie du sort, selon plusieurs médias anglais, la compagnie Ryanair serait intéressée par les actifs de Monarch… Elle qui a annoncé qu’elle continuerait à annuler des vols d’ici mars et qui se trouve actuellement dans une situation tendue avec ses employés et ses clients.

 

Marion Machu avec Loïc de La Mornais

Publié par Bureau de Londres / Catégories : Non classé