Tourisme spatial : un centre d'entraînement sensationnel va ouvrir en Angleterre

L'été à St Malo et l'hiver à l'Alpe d'Huez ? Vu et revu. La nouvelle destination touristique à la mode, c'est l'espace. Observer la planète Terre en apesanteur oui, mais à condition d'être extrêmement bien préparé. Face au marché grandissant des vols spatiaux touristiques, Blue Abyss, le premier centre d'entrainement au monde pour ces explorateurs de l'extrême, ouvrira ses portes en 2019 à Bedforshire, au Royaume-Uni. Un avant-goût d'adrénaline.

Se préparer à partir en vacances, rien de bien méchant. Un passeport valide en poche, un appareil photo autour du cou, une chemise hawaïenne sur le dos et c'est parti. Sauf quand on part voyager dans l'espace. Ce n'est déjà plus un rêve pour certains, depuis que des compagnies proposent des vols commerciaux pour touristes fortunés en quête de sensations fortes. Les futurs explorateurs de l'extrême pourront aller s’entraîner au centre Blue Abyss, à Bedforshire, sur l'un des sites de la British Royal Air Force, dès 2019. "Aller au fond des océans sans vraiment y aller, dans la plus grande, la plus profonde, piscine au monde. Explorer les confins de l'espace ici sur Terre dans le premier centre d'entraînement aux milieux extrêmes, de recherche et de développement au monde", une présentation qui fait rêver.

Blueabyss.uk

Une piscine de 50 mètres de profondeur, trois fois plus profonde que celle de la NASA. Blueabyss.uk

Au programme, des simulations de vol spatial au niveau de gravité zéro, des chambres à faible pression atmosphérique, une mise en situation de A à Z pour garantir le bon déroulement du futur voyage hors-normes des clients. Pour ceux qui ne se voient pas parcourir l'univers de sitôt, le centre proposera des simulations de divertissement, comme une mission sur Mars. À cela s'ajoute 120 chambres d’hôtel et un "centre de performance humaine". Plongeurs, astronautes et athlètes seront les bienvenus. Le centre sera également ouvert aux compagnies énergétiques et aux constructeurs de véhicules submersibles. Cette main tendue à l'innovation et au tourisme audacieux a un prix : le coût de construction du centre s'élève à 136 millions d'euros.

Blueabyss.uk

Blueabyss.uk

Le marché du tourisme spatial prend une ampleur considérable et promet la Lune à ses futurs clients. Depuis le décollage du millionnaire américain Dennis Tito en avril 2001, premier touriste de l'espace, de nombreuses compagnies spatiales privées ont vu le jour. La société américaine Virgin Galactic, créée en 2004, est l'un des piliers du marché. Elle a cependant dû revoir ses promesses à la baisse après le crash de son vaisseau spatial SpaceShipTwo en 2014, dans le désert de Mojave en Californie, tuant l'un des pilotes à bord. Richard Branson, le patron de Virgin, avait déjà annoncé un premier vol touristique pour 2009, finalement repoussé suite à des problèmes techniques. Aux dernières nouvelles, le prochain voyageur de l'espace serait l'astrophysicien Stephen Hawking. "Je pensais que personne ne m’emmènerait dans l'espace, mais Richard Branson m'a offert une place à bord du Virgin Galactic. J'ai dit oui immédiatement et depuis ce jour, je n'ai pas changé d'avis", a-t-il déclaré à la télévision anglaise en mars dernier. Mais le dernier pari qui a fait du bruit, c'est celui de la compagnie SpaceX. En février dernier, la société américaine du milliardaire Elon Musk a déclaré qu'elle allait envoyer deux touristes autour de la Lune à la fin de l'année 2018. Ces derniers, dont l'identité reste un mystère, auraient déjà versé un acompte.

Si les missions à venir sont un succès, la démocratisation du tourisme spatial pourrait s’accélérer. Il est déjà possible de s'inscrire pour tenter l'aventure à l'ouverture du centre d'entraînement de Bedforshire. Alors Houston, on se jette à l'eau ?

Sophie Chevallereau avec Loïc de La Mornais