VIDEO Recrues djihadistes: l'échec du programme de "dé-radicalisation" anglais ?

Alors que la France dit vouloir s'inspirer des modèles anglo-saxons des programmes de "déradicalisation", les derniers résultats ne semblent guère concluants. Lancés après les attentats de 2005, en prison ou en probation, ces programmes obligatoires sont imposés par la justice.  L'occasion de rencontrer des islamistes britanniques, passés par ces "séances" de dé-radicalisation, et dont la vision très tranchée du monde n'a pourtant pas varié d'un iota.

Le programme de "dé-radicalisation"- "Channel" - lancé par le gouvernement britannique avec l'intention de remettre sur le droit chemin les jeunes tentés par l'idéologie du groupe Etat Islamique s'avère peu concluant. En 2008 le Guardian rapportait déjà les efforts faits dans ce sens. Le journal mentionnait un investissement public de 16 millions d'euros s'ajoutant au 50 déjà engloutis dans cette entreprise. Les opérations de dé-radicalisation devaient être menées à une échelle locale et 200 projets avaient reçus des aides dans environ 70 zones sensibles.

Or, cet été, presque 800 personnes étaient toujours sur la liste noire du gouvernement dont 300 mineurs selon la BBC, signe d'efforts intenses mais de faibles résultats. Environ 8 nouvelles personnes par jour devaient pointer au programme de "dé-radicalisation" le plus proche. Parmi eux ce jeune âgé d'à peine quatorze ans condamné pour avoir planifié une attaque contre l'Australie.

Selon les derniers chiffres 700 britanniques sont partis en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de Daech. Un fléau qui touche aussi bien les hommes que les femmes, comme le montre ce reportage de France 2 Londres, réalisé à partir des images obtenues par une infiltrée pour le compte de la chaine britannique Channel 4.

Il semblerait donc que ces directives officielles envoyées d'en haut ne fonctionnent pas ou très peu. Au contraire, des initiatives privées, plus centrées sur la prévention, menées par des acteurs de la communauté musulmane, pourraient ouvrir la voie à une nouvelle approche.

L'équipe du bureau de Londres avec Loïc de la Mornais