Commerce : l’UE se tourne vers l’Asie et envoie un message à Donald Trump

C’est un accord de libre-échange historique qui vient d’être signé entre l’UE et le Japon. Un accord qui pèsera lourd: l'UE est le troisième partenaire commercial du Japon, tandis le Pays du Soleil levant, avec ses 127 millions d'habitants, est le sixième partenaire pour l'Europe.

Côté européen, le secteur agroalimentaire sort grand vainqueur des discussions : les frais de douane des produits alimentaires seront supprimés après une période transitoire. Concernant le secteur automobile, les exportations de voitures seront considérablement simplifiées, un avantage pour le Japon et ses marques automobiles. Par ailleurs, cet accord appelé le JEFTA (Japan-EU free trade agreement) reconnaît un statut spécial de protection à plus de 200 produits agricoles européens d'origine géographique européenne spécifique (IGP). Les négociations sur le JEFTA avaient été lancées en mars 2013 dans une quasi-indifférence, contrairement aux accords négociés par l'UE avec le Canada (CETA) ou les États-Unis (TTIP/TAFTA).

Un pied de nez au protectionnisme de Donald Trump ?
En concluant cet accord à la veille d'un sommet du G20, l'Union européenne et le Japon ont voulu envoyer un message en faveur du libre-échange, destiné en particulier à Donald Trump. "Aujourd'hui, nous avons convenu des principes d'un Accord de partenariat économique dont l'incidence dépasse largement nos frontières", s'est félicité le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, "Ensemble, nous lançons un message fort au monde: nous défendons une politique commerciale ouverte et équitable. En ce qui nous concerne, il n'y a pas de protection dans le protectionnisme", a-t-il poursuivi. Ce discours vise principalement le président américain, Donald Trump, dont la politique protectionniste inquiète ses partenaires. Dès son arrivée au pouvoir en janvier, M. Trump avait retiré son pays du Traité transPacifique (TPP) signé avec 11 pays de la région Asie-Pacifique, dont le Japon. Les Japonais s'étaient alors recentrés sur les négociations avec l'UE, au point d'en faire une priorité.