Les populistes aux portes du Bundestag, l’inquiétude monte en Allemagne [revue de presse 19/09]

A cinq jours du scrutin, les représentants de différents partis ont décidé d’alerter les électeurs d’une possible entrée de l’AfD au Bundestag. Le parti populiste Alternative pour l’Allemagne est toujours crédité de 11% dans les sondages et pourrait devenir dimanche la troisième force politique du Bundestag. Le quotidien berlinois Tagesspiegel s’étonne de cette soudaine prise de position générale et titre: “Large front contre l’AfD”. A quelques jours des élections législatives, les partis, plutôt discrets pendant la campagne, osent prendre position contre l’AfD.
Pour le secrétaire général du SPD, Hubertus Heil le parti d’extrême droite a changé: “Nous ne parlons plus de populistes de droite. Nous avons à maintenant à faire à des extrémistes de droite”. Le candidat des libéraux, Christian Lindner préfère alerter des conséquences pour l’Europe: “Ils veulent faire exploser l’Europe. Ils font de la politique d’immigration avec du ressentiment et jusqu’à la limite du racisme”. Peter Altmeier, qui dirige le cabinet de la chancelière, préfère rassurer et insiste sur le fait que les partis n’oublieront pas sur quoi s’est construit l’AfD: “Nous démasquerons toujours leur idéologie raciste”.
Alexander Gauland, le candidat de l’AfD, avait affirmé que “les Allemands devaient être fiers des performances des soldats de la Wehrmacht pendant la Seconde guerre mondiale”. Ces propos inquiètent les politiques qui redoutent “de voir à nouveau des extrémistes de droite dans l’ancien Palais du Reichstag”.
Martin Schulz jette ses dernières forces dans la bataille
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Le candidat du SPD, loin derrière Angela Merkel dans les sondages, donne tout. Hier soir, il répondait une toute dernière fois aux questions de téléspectateurs sélectionnés par la chaine de télévision publique ZDF. Un exercice que le social-démocrate apprécie. Selon lui, c’est un exercice que “les chanceliers devraient faire au moins une fois par mois”. Le candidat est apparu détendu avec comme objectif de marquer des points auprès des électeurs indécis. Il veut montrer  que “la campagne n’est pas terminée” comme le souligne, ce matin, le journal allemand “Die Zeit”. Aucun faux pas et aucune déclaration importante, seulement des réponses de courtoisies pour plaire aux électeurs présents. Martin Schulz compte sur la politique sociale du SPD pour faire la différence, sans oublier d’envoyer des piques à ses adversaires: il veut faire baisser le prix des loyers en Allemagne, impossible selon lui “avec une coalition noire et jaune”, c’est à dire entre la CDU et les libéraux du FDP.
Derniers conseils du candidat à une électrice: “pensez à moi le 24 septembre et comme ça je pourrai vous aider”. Martin Schulz a misé toute la fin de sa campagne sur le tiers d’électeurs encore indécis et espère que cette dernière émission suivie par en moyenne 3 millions de téléspectateurs lui aura permis de réduire son écart avec Angela Merkel.
Le procès de l’indifférence ordinaire
C’est un procès unique en son genre. Des clients d’une banque de Essen (Rhénanie-du-Nord-Westphalia) ont été condamnés pour non-assistance à personne en danger. Les amendes vont de 2400€ à 3600€. L’histoire avait choqué l’Allemagne en octobre 2016. Alors que Karl B., un retraité de 83 ans, était allongé sur le sol après avoir perdu connaissance, quatre clients sont rentrés dans la banque pour effectuer un retrait d’argent. Si les trois clients sont passés devant l’homme blessé à la tête, aucun ne lui a porté secours. Selon l’un des accusés, “ils le prenaient pour un clochard”. Pendant une vingtaine de minutes, Karl restera allongé sur le sol. C’est seulement le cinquième client de la banque qui lui viendra en aide et contactera les secours.