Merkel face aux Allemands: prudence, prudence... [revue de presse 21/08]

C’est un rendez-vous incontournable de la campagne, mais aussi l’un des plus délicats pour un(e) candidat(e) à la chancellerie. Hier soir, Angela Merkel était l’invitée de la chaine privée RTL, dans une émission où les questions sont posées par des citoyens, soigneusement sélectionnés. De quoi confronter la chancelière aux succès et aux échecs de ses trois mandats. Notamment face à cette retraitée de 75 ans, une ancienne coiffeuse qui doit compter chaque dépense, chaque centime. « C’est ce que l’on ressent quand on est pauvre », a-t-elle expliquée à la chancelière. Pourquoi ne pas relever les petits pensions de 200 euros en moyenne demande alors un autre participant ? « Il faut faire attention », répond la chancelière, soulignant que le poids financier sera supporté par les jeunes générations…  Prudence, prudence, c’est le style Merkel, qui a semblé plus emportée à l’évocation du scandale du diesel. « Je suis en colère », a-t-elle dit, en colère contre les constructeurs « qui devront tout faire faire pour réparer ce qui a été fait ». Enfin, que la question de la sécurité et du terrorisme, Angela Merkel s’est prononcée pour une harmonisation des procédures entre les différentes polices régionales, une déclaration assez floue, mais ce sujet est éminemment polémique entre les Etats régionaux et l’Etat fédéral. 

Réfugiés: l’allié bavarois rentre dans le rang

C’était LA pierre d’achoppement entre Angela Merkel et ses alliés bavarois de la CSU: ces derniers n’ont cessé de réclamer l’instauration d’un plafond de réfugiés, ce que la chancelière a toujours exclu. Avant le spectaculaire revirement du chef de la CSU, Horst Seehofer, hier sur la chaine publique ARD. Ce plafond n’est plus une condition sine qua none pour signer un contrat de coalition gouvernemental avec la CDU, a expliqué Seehofer. « La situation a changé, la ligne suivie à Berlin a changé, nous avons bien moins d’arrivées de réfugiés aujourd’hui qu’au moment où je faisais ce genre de déclarations ». Un peu plus tard, Seehofer a quand même précisé qu’il restait attaché au principe d’une limitation (à 200.000 par an). Que cela s’appelle un plafond ou un contingent, ce « n’est pas [son] problème ». Sauf que pour la chancelière, c’est toujours non.

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