À vélo sur le toit du métro, le dernier "coup" des enfants terribles du street-art berlinois

©Youtube screenshot PARADOX

Les « Berlin Kidz » ont encore frappé. Ce groupe de tagueurs et de performance urbaine a publié récemment une vidéo qui n'a pas plu du tout à la BVG, les transports publics berlinois...

La vidéo s’ouvre sur la préparation du cycliste. Il gonfle son vélo, un modèle pour enfant, fait quelques échauffements dans la rue... La scène se passe au niveau de la station de Warschauerstrasse, sur la ligne 1. Sur fond de musique rock et encagoulé, le cycliste se dirige vers le célèbre pont en brique rouge, l’Oberbaumbrücke. Il déambule dans la rue, fait le fou, descend les escaliers à vélo... Puis viennent les choses sérieuses: dans une magnifique vue aérienne sur la Spree et le pont, l'un des membre du groupe est filmé à califourchon sur son vélo, sur le toit du métro, traversant le pont à toute allure. 

Mais la vidéo ne s’arrête pas là. Les "Berlin Kidz" se filment aussi en train d'accrocher un vélo sur une des statues les plus connues de Berlin. « Molecule man » est une œuvre monumentale du sculpteur américain Jonathan Borofsky qui représente trois personnages, symbolisant la rencontre de trois quartiers : Treptow, Kreuzberg et Friedrichshain. Située au centre de la Spree, le fleuve qui traverse Berlin, elle mesure 30 mètres de haut. Y accrocher un vélo a donc été toute une organisation. Le retirer n’a pas été une mince affaire non plus… Cela a pris deux heures aux agents de la sécurité.

Faire du vélo sur un métro n’est pas leur première action urbaine. Le groupe « Berlin Kidz » s’est déjà filmé prenant un pique-nique sur le toit d’un U-Bahn et ils ont déjà réalisés de nombreux tags dans la ville. The Haus, musée éphémère de street-art situé dans le quartier de Charlottenburg, leur a dédié une salle entière. Ils y présentaient leurs tags et leur manière de « décorer » les métros allemands.

La BVG, qui d’habitude ne manque pas d’humour dans ses campagnes de communication, ne trouve pas ces actions amusantes. Mais alors pas du tout. Pour la porte-parole de la compagnie de transport, Petra Reetz, monter sur le toit d'un métro est « tout simplement débile. Il y a un danger de mort pour le cycliste », dit-elle dans le quotidien Bild. Le journal indique aussi que la BVG entend porter plainte contre les comportements dangereux réalisés sur son réseau. L’attaché de presse de la BVG, Markus Falkner, ajoute aussi : « c’est une folie dangereuse. Toute personne qui fait ça met en danger non seulement soi-même mais aussi les autres ».

 

Par Sibylle Aoudjhane