Notre revue de presse du 15 février: la "solitude" de Merkel, la "faillite" de la France

Avant le sommet européen de jeudi et vendredi prochain, la presse allemande est presque unanime: Angela Merkel se retrouve totalement isolée sur le dossier des migrants.

Les déclarations de Manuel Valls ce week-end à Munich ne sont pas passées inaperçues. Le premier ministre français a rejeté l'idée (allemande) d'un mécanisme permanent de relocalisation des réfugiés entre pays européens. Et vendredi, dans une interview au groupe de presse régional allemand Funke, il a lancé cette pique contre la politique de la Angela Merkel, une politique d'ouverture aux réfugiés  "temporairement justifiée" mais "pas tenable dans la durée"...

Les mots sont parfois très durs ce matin pour qualifier l’attitude de la France. « Faillite morale », peut-on lire dans tel quotidien régional, « quel façon de dire merci après la solidarité de l’Allemagne dans la lutte contre le terrorisme !», peut lire dans un autre. « La France laisse-t-elle tomber Merkel  ? » se demande la Bild, citant un responsable CDU: « la France doit prendre avec force la décision de participer à la résolution de la crise des réfugiés. Ce n’est qu’avec la participation de Paris qu’il y aura une solution européenne. »
La FAZ fait, elle, le constat suivant: « obtenir si peu de la part de la France, c’est l’un des échecs les plus graves pour Angela Merkel. Même pendant la crise de l’euro, la relation entre les deux pays fonctionnaient mieux. »
« Merkel est seule en Europe », résume le Tagesspiegel à la une. Son éditorial décrit la position plus que délicate dans laquelle se trouve l’Allemagne et sa chancelière: « La tâche qu’elle s’est fixée, pour des motifs méritoires, est à peine réalisable sur le plan national et irréalisable sur le plan international, car les partenaires européens refusent de prendre leur part du fardeau. »

 

Bonne journée.

 

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