Prévention et gestion de crise, en milieu scolaire

Risque sismique : exercice d'évacuation, à l'école maternelle de Terre-de-Bas. (Crédit photo : J-M TERRAC)

 

Au sein des établissements scolaires de l’Académie de la Guadeloupe, des exercices de simulation sont régulièrement organisés, pour raviver ou inculquer aux usagers (personnel encadrant et élèves) les bons réflexes à avoir, pour se protéger. Le Rectorat a aussi fort à faire, après-coup, si une catastrophe est à déplorer.

 

UNE CELLULE DE CRISE

Le Recteur de l’Académie de la Guadeloupe, Mostafa FOURAR, a inauguré, début septembre 2018, une cellule de crise*. Cette entité doit permettre, en cas de catastrophe, de centraliser les actions. Après la crise, elle a vocation à dresser le bilan de l’épisode ; un retour d’expérience lourd d’enseignements, pour affiner les protocoles. Les tempêtes de catégorie 5, de septembre 2017, Irma et Maria, y ont déjà largement contribué.

Mais ce dispositif n’est pas réellement nouveau. Il a toujours existé, mais n’était pas formalisé. Jusque là, lorsqu’une crise était avérée, le recteur, son cabinet, les secrétariats, le secrétaire général se mobilisaient spontanément, selon Jean-Marie TERRAC, conseiller du Recteur, chargé de la prévention des risques majeurs.

Avec la nouvelle cellule, les instances rectorales espèrent gommer les hésitations et gagner en réactivité.

Côté moyens, le Rectorat a fait l’acquisition de quatre téléphones satellitaires, une équipe dédiée a été formée, installée et renforcée par des partenaires extérieurs ; deux salles y sont dédiées.

Cette cellule de crise a pu être testée pendant l’épisode Isaac 2018**, la tempête tropicale qui a joué avec les nerfs de Guadeloupéens durant plusieurs jours, sans occasionner le moindre dégât, fort heureusement (crédit photo : Rectorat de la Guadeloupe).

FACE AUX SÉISMES

 

En matière d’exercices de simulation des risques en milieu scolaire, l’accent est mis sur les séismes. Le fait est que plusieurs centaines de secousses sont détectées, chaque mois, dans notre zone géographique.

Dans ce cadre, les consignes de mise en sûreté ont évolué. Exemples :

  • Pour les élèves situés aux étages, se mettre sous la table c’est bien ! Mais, désormais, il doivent se mettre à plat, sur le sol.
  • Pour les élèves situés au rez-de-chaussée, plus question de marcher pour sortir et s’éloigner des bâtiments ; il faut désormais courir, puis s’accroupir au milieu de la cours, dans une zone de regroupement préalablement identifiée... cela en 10 secondes ! (voir vidéo - crédit images : Jean-Marie TERRAC).

A consulter : les "Consignes, en cas de tremblement de terre" (Document réalisé par la DEAL Guadeloupe et l'Académie Guadeloupe)

 

FACE AUX CYCLONES

 

  •  Avant

Contrairement aux séismes, qui surprennent par leur soudainement et leur imprévisibilité, les cyclones permettent aux usagers de s’organiser sereinement. Point besoin d’organiser des exercices de simulation, pour y faire face. Quoiqu’il en soit, l’effort de prévention reste de mise, pour le Rectorat. Dès le déclenchement de l’alerte ROUGE par la préfecture, les établissements sont évacués et les élèves sont confiés à leurs parents, notamment les internes, qui doivent être accompagnés. L’outil de travail (bâtiments et matériel) est alors, autant que possible, sécurisé.

  • Pendant

En revanche, lors du passage d’un phénomène cyclonique, l’ensemble de la communauté scolaire est à l’abri, chacun chez soi.

  • Après

C’est après la catastrophe que les acteurs du Rectorat sont particulièrement sollicités… mais seulement au-delà des trois premiers jours. C’est le laps de temps qu’il faut, à la sécurité civile, pour gérer les urgences : sauver les victimes, mettre en sécurité les personnes, déblayer les voies, etc. Après ces priorités, les autorités, y compris rectorales, s’attellent à remise en route de la société, notamment au sein des écoles.

FACE AUX AUTRES RISQUES

 

Les tsunamis font aussi l’objets d’exercices de simulation, dans les écoles à proximité du littoral. En cas d’alerte, la seule option est de se rendre, le plus vite possible, sur le point haut le plus proche. Des refuges à identifier préalablement.

Idem, face au risque inondation. Pour exemple, lors du passage du cyclone Lenny, en novembre 1999, plusieurs secteurs de la commune des Abymes avaient été inondés. Le collège du bourg était aussi sous les eaux, si bien que les élèves ne pouvaient en sortir. Très vite, la chef d'établissement avait pris des dispositions, épaulée par la municipalité, pour alimenter et permettre aux collégiens de dormir sur place. Preuve que, parfois, mieux vaut ne pas rentrer chez soi, que de risquer sa vie.

 

POUR ALLER PLUS LOIN /

* « Culture du risque : le Rectorat de la Guadeloupe crée une cellule de crise. »

** « Il était une fois ISAAC - Un exercice grandeur nature »

A consulter les pages du site du rectorat de la Guadeloupe, dédiées aux risques majeurs. CLIQUER ICI !

A lire consulter aussi, sur Alerte Guadeloupe : « Nos enfants, en sécurité, à l'école ! »

REMERCIEMENTS /

Jean-Marie TERRAC, conseiller du Recteur de l’académie de la Guadeloupe, chargé de la prévention des risques majeurs et de la sécurité routière.

ARTICLE /

Nadine FADEL, journaliste.