Dépendance aux antidouleurs : un problème de santé publique aux USA. Et en France ?

L'augmentation fulgurante de la dépendance, entres autres et surtout, aux médicaments antidouleur dans le Vermont sonne l'alarme au Québec, (province francophone du Canada limitrophe des Etats-Unis), cette dépendance devenant un problème de santé publique inquiétant. C'est ce qui ressort d'une enquête diffusée à l'émission «J.E», (anciennement J.E. pour «journalisme d'enquête»), émission de télévision diffusée sur le réseau TVA, au Canada.

Et en France ?

Les traitements à base d’opiacés indiqués pour soulager les douleurs les plus aiguës sont désormais de plus en plus prescrits aux patients pour des maux chroniques de moindre intensité.

Les opiacés sont des dérivés de l’opium : rappelons que l’opium est un puissant anti-douleur, (antalgique), riche en alcaloïdes, (notamment la morphine et la codéine), obtenu à partir du pavot. Il procure une sensation de détente et de bien-être, associée à un état de somnolence. Sa consommation répétée entraîne rapidement une forte dépendance et engendre un état de torpeur permanent ainsi que des troubles pulmonaires. L’opium est bien évidemment interdit en France.

Classés par l’Organisation Mondiale de la Santé, (O.M.S.), comme antidouleur de palier III, (les plus puissants), la loi française impose pour ces traitements l’utilisation d’ordonnance sécurisée comportant filigrane, numéro de série et identification du patient comme du prescripteur, avec une limite de validité de 72 heures après la prescription, elle-même limitée à 28 jours.

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, (A.N.S.M.), a classé le Tramadol parmi les médicaments à surveiller, estimant en janvier 2012 que ses ventes avaient augmenté de 30%. Il peut être détourné de son usage et utilisé par les toxicomanes, et peut générer une dépendance très forte s’il est prescrit trop longtemps ou à des patients fragiles ayant une potentialité addictive supérieure à la moyenne.

S’il est du devoir des médecins de les délivrer avec parcimonie, il est aussi important d’informer les patients fragiles, anciennement dépendants à d’autres produits, de ne pas hésiter à le signaler au moment d’une éventuelle prescription.